La Mutualité Française organisait le 11 avril son grand événement Place de la Santé-Europe, à la Maison de la radio.
Après avoir initié ce format lors des dernières présidentielles, la fédération réitère à quelques semaines des élections européennes.
« Nous allons soumettre les candidats têtes de liste à un grand oral », expliquait Thierry Beaudet, son président, quelques jours avant ce rendez-vous.
Avaient répondu présents : Manon Aubry (LFI), Jordan Bardella (RN), François-Xavier Bellamy (LR), Ian Brossat (PCF), Nicolas Dupont-Aignan (DLF), Raphaël Glucksmann (PS et Place publique), Benoit Hamon (G.s), Yannick Jadot (EELV), Jean-Christophe Lagarde (UDI), et Nathalie Loiseau (Renaissance).
Les candidats ont été interpellés sur la base de 132 propositions, tirées de la grande enquête conduite en ligne dans plusieurs pays européens et du « Grand Tour de France de l’Europe sociale » conduit via les Unions Régionales.
Jean Daniel Lévy, directeur du département politique et opinion d’Harris interactive, a également présenté les résultats d’une grande enquête réalisée pour la Mutualité Française. Premier enseignement : les européens portent un regard « très contrasté »sur leur système de santé selon les pays. Les Français, les Allemands et les Suédois se sentent bien protégés par leur système de santé à une large majorité, respectivement 85%, 83% et 73%. A l’inverse, les Polonais et les Grecs ne sont qu’une minorité dans ce cas, respectivement 35% et 27%.
Enfin, les Français (80%), Suédois (75%) et Allemands (71%) estiment que leur système national bénéficie au plus grand nombre, quant la majorité des Polonais et des Grecs dressent le constat inverse (respectivement 69% et 67%).
Parmi les actions prioritaires attendues par les Européens au niveau de l’Union: l’harmonisation des droits sociaux, notamment un salaire minimum commun ou un congé maternité identique (45%) et l’élaboration de directives relatives au domaine de santé, comme un vaccin obligatoire pour tous les citoyens de l’UE ou les achats groupés de médicaments (41%).
Une implication plus importante en matière de santé environnementale est aussi souhaitée par 83%. Enfin « une vigilance accrue » concernant la protection des données personnelles est exprimée. Une plus grande intervention de l’UE dans la gestion et la protection de ces dernières est requise par 74% des personnes interrogées.
« L’actualité politique dans plusieurs pays européens témoigne d’une crise profonde du vivre ensemble européen. Pourtant, cette étude montre que les sujets de santé et les questions environnementales peuvent être des thèmes fédérateurs pour les citoyens européens. C’est aussi notre conviction, exprimée dans un Manifeste début février : l’Europe peut être porteuse d’espérance et de réponses concrètes face aux défis sociaux », souligne Thierry Beaudet.