La résolution du 43ème congrès de la Mutualité Française a été présentée vendredi dernier en clôture de l’événement. Le texte a été adopté à une très large majorité.
«Nous avons essayé de travailler un peu différemment de d’habitude, pour permettre aux congressistes, aux mutuelles, aux groupes, aux unions de pouvoir réagir en amont du congrès sur le projet de résolution», a souligné Eric Chenut, président de la Mutualité Française. Une première mouture élaborée avec le conseil d’administration a été mise à disposition en juillet. Plus d’une quarantaine de contributions d’acteurs mutualistes ont ensuite permis de l’enrichir.
La résolution aura été modifiée jusqu’au dernier moment notamment suite au CNR mais aussi pour «intégrer les sujets saillants qui ont suscité des débats et de l’énergie de la part de nos congressistes», a souligné Dominique Joseph, secrétaire générale de la fédération. En préambule, la résolution réaffirme que le «mode d’entreprendre participatif» de la Mutualité Française et son «appartenance pleine et entière» à l’ESS sont «porteurs de sens et de solutions face aux conséquences économiques, sociales et démocratiques des transitions écologique, démographique et numérique en cours». Et de poursuivre : «exprimés par sa gouvernance démocratique comme par sa lucrativité limitée, ils permettent à la Mutualité Française de contribuer aux communs de la société».
Cette résolution comprend une dizaine d’engagements. Elle évoque d’abord une «ambition commune et une aspiration émancipatrice à retrouver pour la protection sociale». La fédération estime notamment qu’une réforme de la gouvernance démocratique du système et un cadre de co-construction «sont essentiels à l’établissement d’une stratégie nationale de santé ainsi qu’à l’amélioration de la représentation des usagers et des acteurs du système de santé». Les mutuelles devront, quant à elles, «progresser en matière de diversité».
En matière de financement et d’organisation de notre système de santé, l’«articulation essentielle» entre mutuelles et Sécurité sociale devra être réaffirmée et reposer sur un «partenariat de confiance». Les délégués appellent également à revoir la taxation sur les complémentaires santé. De même pour les coûts associés à la prévention qui devraient être «comptabilisés en prestations en nature et services» (et non en frais de gestion comme actuellement), ce afin de faciliter l’investissement dans ce champ «au bénéfice de tous».
La Mutualité Française entend également «promouvoir une utilisation éthique et volontariste des données», en passant notamment par une «éducation populaire et citoyenne» en matière de numérique en santé. Elle réclame la concrétisation de «la promesse d’une cinquième branche» et souligne la nécessité d’accroître les moyens alloués à la filière du grand âge pour renforcer son attractivité. Parmi les autres priorités, le développement de la couverture prévoyance «pour tous les actifs», ainsi que l’accompagnement des enfants, des adolescents et des jeunes «vers plus d’autonomie». Enfin, la résolution prévoit de «miser sur l’intelligence collective et les partenariats» afin de «faire émerger des consensus indispensables pour engager les transformations utiles».