Entretien avec Gérard Vuidepot, président de la Mutuelle nationale des hospitaliers (MNH) qui revient sur le projet stratégique de la mutuelle, en particulier sa politique d’acquisition dynamique et diversifiée.
Quel est votre projet stratégique et quelles sont vos ambitions pour 2017 ?
Après des essais d’ouverture à d’autres populations, nous nous sommes recentrés sur les professionnels de santé, au sens très large. Notre périmètre concerne à la fois les salariés de droit public, de droit privé avec les contrats collectifs, et les libéraux. Nous couvrons les champs sanitaire, social et médico-social. Pour 2017, nous voulons consolider notre place dans les établissements publics, poursuivre notre progression dans les établissements privés et élargir sur les professionnels libéraux.
Pour mettre des moyens au service de notre stratégie, nous avons décidé d’utiliser nos actifs. La MNH a donc acquis des sociétés gérant des services pour tous les professionnels de santé: personnes physiques (adhérents ou prospects) et personnes morales (établissements de santé, sociaux, médico-sociaux). Nous avons commencé il y a trois ans, notre stratégie est claire, tracée, et se poursuivra en 2017.
Pourquoi avoir acquis plus particulièrement des médias professionnels ?
L’objet n’est pas de mettre la main sur une ligne éditoriale, mais de mettre des outils de communication à disposition des professionnels de santé. Notre groupe de presse comprend Le Quotidien du Médecin, Le Quotidien du pharmacien,Le Généraliste, Décision Santé, La Revue du visiteur médical, et Hospimedia. Nous restons donc dans le domaine de la santé, et cela rejoint l’acquisition l’année dernière du groupe Izeos (infirmier.com, aide-soignant.com) qui gère l’information professionnelle, de la formation, du e-learning, et des bourses d’emplois.
Vous avez aussi lancé un vaste projet immobilier au Mans (Sarthe) …
Notre stratégie d’acquisition comprend des réalisations sanitaires et sociales. Exemple type: les crèches en établissements, dont la gestion est souvent externalisée. Nous agissons en construction (comme au Mans) ou en réhabilitation, avec plus de 80 projets en gestation. Nous nous finançons par des loyers, avec des modèles économiques sur 15-20 ans dans une optique de partenariat et d’accompagnement des établissements.
Au Mans, nous avons aussi des réalisations en matière de logement. Le succès a été rapide avec un taux d’occupation de 90% avant l’inauguration. Ces appartements s’adressent aux familles monoparentales ; aux jeunes médecins, le temps de trouver un domicile ; ou pour une durée limitée à des populations « spécifiques » comme les infirmiers ou les manipulateurs radio rencontrant des difficultés à s’installer. Nous sommes toujours dans une politique de service, pour les adhérents et l’institution hospitalière.
Après l’échec de constitution d’une Union Mutualiste de Groupe (UMG) avec le groupe Pasteur Mutualité, envisagez-vous d’autres rapprochements ?
Dans l’immédiat non. Notre tentative de rapprochement avec le Groupe Pasteur Mutualité a effectivement avorté, constituer une UMG est compliqué. Nous sommes en train de structurer toute notre organisation politique et opérationnelle, nous avons donc beaucoup de choses à gérer. La MNH a également pris une position majoritaire à la Banque française mutualiste (BFM) à 53%. Nous proposons donc à nos adhérents et aux établissements des produits santé, prévoyance, bancaires, et un ensemble de services.
Concernant votre offre, quelle est votre approche ?
Nous sommes également dans une phase d’examen de nos garanties. Le prix reste le facteur déterminant. L’offre doit donc répondre aux besoins et s’adapter au budget, tout en proposant dans le bloc de garanties des services annexes adaptés.
Mais notre approche est plutôt celle d’une offre allant au-delà d’une satisfaction des besoins « a minima ». La MNH a –t-elle été touchée par l’Ani santé ?
Les populations hospitalières sont majoritairement féminines, et les conjoints travaillant dans un milieu privé ont accès à une offre « couple » ou « famille ». Nous avons été touchés par l’Ani, mais moins que ce nous avions anticipé. Notre effectif se stabilise grâce à notre diversification de produits à la fois en santé et en prévoyance.