Les Français portent toujours un jugement négatif sur le niveau et l’équité des prélèvements fiscaux et sociaux, selon la deuxième édition du «baromètre des prélèvements fiscaux et sociaux», réalisée pour le Conseil des prélèvements obligatoires.
Pour une majorité des personnes interrogées, soit 75% comme en 2021 (date du premier baromètre), le niveau des prélèvements apparaît trop important en général. Cette perception se retrouve également pour les cotisations sociales, jugées trop élevées par 76%.
Toutefois, ce constat «est nuancé dès que les sondés sont interrogés sur leur situation personnelle», observe le Conseil des prélèvements obligatoires. Ainsi, seuls 63 % considèrent qu’ils paient trop d’impôts et 65% trop de cotisations sociales. «Cette perception est à rapprocher de la redistributivité du système socio-fiscal. Selon l’Insee qui a produit des travaux à partir des comptes nationaux distribués, près de 6 Français sur 10 reçoivent davantage en transferts monétaires et prestations en nature qu’ils ne versent », poursuit l’institution associée à la Cour des comptes. Pourtant, le système fiscal et social reste considéré comme inéquitable.
Par ailleurs, 79 % des répondants s’accordent pour reconnaître que payer ses impôts «constitue un acte citoyen», tandis que 55 % souhaitent renforcer les moyens dédiés à la lutte contre la fraude.
Parmi les facteurs influant sur l’acceptation de l’impôt sont évoqués la connaissance du système socio-fiscal, la confiance dans les institutions, le sentiment d’équité fiscale ainsi que la satisfaction quant à l’utilisation de l’argent public. Afin de renforcer le consentement à l’impôt et aux cotisations sociales, le Conseil des prélèvements obligatoires recommande de réinterroger régulièrement l’utilisation des prélèvements obligatoires par des revues de dépenses et d’améliorer l’information des contribuables sur la façon dont est utilisé l’argent public en les sensibilisant «davantage au contrôle de cette dépense».
Le baromètre est un sondage réalisé par Harris Interactive, avec l’appui du Centre de recherche en économie et statistique (CREST).