«L’entrepreneuriat se féminise, porté par le statut de l’auto-entreprise», relève l’Urssaf dans son dernier recueil statistique sur la place des femmes dans le tissu économique français.
Fin 2023, la part des femmes parmi les travailleurs indépendants classiques se maintient (37,9%), mais celle des auto-entrepreneures grimpe à 44,5%, contre 42,7% l’an dernier. En 2022, près de 378 300 entreprises ont été créées par des femmes en 2022, dont près de 309 000 en auto-entreprise. En tout 43,7 % des créateurs d’entreprises sont des femmes, contre 40,6% en 2021.
Une travailleuse indépendante est âgée de 46 ans en moyenne et 11,8% d’entre elles cumulent plusieurs activités dans le secteur privé et public fin 2022 (10,7% chez les hommes). La moyenne d’âge est un peu plus basse pour les auto-entrepreneure, à 42 ans. 31,4% d’entre elles cumulent plusieurs activités dans le secteur privé et public, contre 28,1% des hommes.
Les travailleuses indépendantes déclarent un revenu annuel moyen (hors taxation d’office) de 39 363 € en 2021 contre 49 304 € pour les hommes, soit 20,2 % de moins. Et les auto-entrepreneures perçoivent, quant à elles, en moyenne, un revenu annuel de 18,9% plus faible que les hommes, soit respectivement 6 598 € et 8 135 €. «Ces écarts s’expliquent en partie par la nature des activités investies : elles sont en effet sur-représentées dans les secteurs les moins rémunérateurs (coiffure et soins du corps ; santé et action sociale, autres services personnels)», précise l’Urssaf.
De son côté, le Groupe VYV publie à l’occasion de cette journée une vaste étude, réalisée par BVA Xsight, sur la santé des femmes, avec un focus sur le rôle de l’entreprise. Selon l’enquête, 8% des femmes actives seulement sont à l’aise pour parler de leur santé à leur employeur. En outre, 73% pensent que les jours d’arrêt de travail pour troubles féminins les pénalisent au travail. Cet avis est partagé à 68% par les employeurs. Et si ces derniers ont conscience que la santé de femmes est à considérer au sein de leur structure (66%), ils sont encore peu nombreux à avoir mis en place ou financé des actions en leur faveur. Seules 9% des entreprises ont «une politique bien installée» dans ce champ et ont déjà financé des actions.
Par ailleurs, les employeurs «ne se montrent pas encore totalement convaincus des avantages de sa prise en charge» : 25% sont tout à fait persuadés que c’est un facteur de meilleure performance, 19% d’attractivité et 21% de réduction de l’absentéisme.
Plus globalement, l’étude montre des inégalités entre les femmes et les hommes encore trop marquées, des préoccupations à propos de l’accès à la santé (en particulier à des spécialistes), de la santé mentale ainsi qu’un manque de connaissances des risques cardio-vasculaires. Le géant mutualiste appelle ainsi à une «approche globale» de la santé des femmes.