Aurore Bergé, ministre des Solidarités et des Familles, et Fadila Khattabi, ministre déléguée chargée des Personnes handicapées, ont reçu les conclusions des états généraux des maltraitances lundi dernier.
Le rapport remis aux ministres est l’aboutissement de cinq mois de travail, incluant soixante-neuf débats organisés «de manière spontanée et volontaire» sur la base des questions de la concertation adressées aux participants ; deux groupes de travail interministériels ; ainsi que des saisines institutionnelles du Haut conseil du travail social, du Haut conseil à la famille, l’enfance et l’âge et du comité national consultatif des personnes handicapées.
Selon une enquête du CREDOC, 70 % des Français sont inquiets des risques de maltraitance, 42 % craignent d’y être confrontés et 65 % considèrent que les pouvoirs publics n’en font pas assez en la matière. «Depuis quelques années les Français connaissent un bouleversement social en profondeur : le refus des violences faites aux plus vulnérables (…) Nous ne parlons pas ici d’un léger mouvement dû à un ou des scandales, mais bien d’une lame de fond qui doit nous changer durablement», a souligné Aurore Bergé, en recevant le rapport.
Les parties prenantes formulent 20 constats articulés autour de plusieurs grands axes. Elles soulignent ainsi que ce sujet est «invisibilisé» et pointent l’absence de réponse publique instituée, celle-ci étant perçue comme «un abandon des pouvoirs publics». Toutefois, «les maltraitances ne sont pas une fatalité».
En outre 70 propositions sont présentées autour de 7 grands objectifs : «Mieux informer les personnes et leur entourage concernant leurs droits et les recours, de manière transversale» ; «Aider les professionnels à mieux repérer, mieux comprendre et mieux intervenir» ; «Rendre les recours plus accessibles» ; «Mieux mobiliser et articuler les ressources en charge de répondre aux maltraitances sur les territoires» ; «Mieux accompagner les personnes victimes» ; «Inscrire les professionnels dans une dynamique de prévention et de pouvoir d’agir» ; «Créer le socle d’un nouveau contrat social avec les personnes vulnérables».
Après ces états généraux, la stratégie de lutte contre les maltraitances sera lancée le mois prochain.
De son côté, l’AD-PA (Association des Directeurs au service des Personnes Agées) attend que la loi reprenne «a minima» deux propositions : la mise en place d’une part de ratios de 8 professionnels pour 10 personnes âgées à domicile et en établissement et sur le financement à 30 € l’heure à domicile ; et d’autre part des «moyens de développer le pouvoir d’agir des personnes âgées vulnérables».