dans PRÉVOYANCE

La Mutuelle Nationale des Hospitaliers (MNH) vient de publier son dernier observatoire sur la santé des professionnels de santé réalisé par Odoxa en partenariat avec la Chaire Santé de Sciences Po.

Pour cette édition une note positive : 63% des professionnels de santé se déclarent satisfaits de leur activité professionnelle, soit une amélioration de 9 points par rapport à 2022. Toutefois, cette proportion reste inférieure de 16 points par rapport à l’ensemble des Français.

Les soignants se portent également moins bien que la population générale : 20% d’entre eux se disent en mauvaise santé, soit 5 points de plus que l’ensemble des Français. Cette moyenne cache en outre des situations disparates. Seuls 11% des médecins font ce constat contre respectivement 21% des infirmières et 24% des aides-soignantes.

Médéric Monestier, directeur général de la MNH, a évoqué la prise en compte de cet état de santé des soignants, hier lors de la présentation de l’observatoire. «Nous sommes particulièrement fiers d’avoir participé à la remise d’un rapport à la ministre Firmin Le Bodo sur le sujet. Nous espérons que ce travail conjoint va permettre de faire émerger un certain nombre d’actions et nous sommes impatients de voir comment la ministre va s’emparer de ces recommandations et déployer un certains nombre de solutions globales pour accompagner les établissements de santé qui sont déjà mobilisés dans cette dynamique (…). Il faut que les soignants soient eux-mêmes en bonne santé pour être le plus efficaces possible et entretenir ce beau système de santé que nous avons la chance d’avoir en France», a-t-il souligné.

Autre facteur d’inégalité entre soignants, l’équilibre vie professionnelle-vie personnelle. Au global, 62% en sont satisfaits (contre 78% des actifs), mais la proportion grimpe à 71% chez les médecins, quand elle tombe à respectivement 40% chez les infirmières et 36% chez les aides-soignantes.

Si la France est le pays dans lequel le reste à charge est le plus faible en Europe, l’inflation a néanmoins des effets sur l’accès aux soins, selon cet observatoire. Ainsi, 30 % des professionnels de santé évoquent des difficultés d’accès financier aux soins (+8 points par rapport à l’ensemble de la population). Et 21% ont recouru à au moins une aide ou un prêt pour accéder à des soins (contre 26% en population générale).

Les soignants précisent également quels sont les obstacles rencontrés au quotidien dans la prise en charge des patients : manque de temps pour 70%, complexité de la situation sociale pour 54% et pour 49% problèmes liés à la barrière de la langue. Enfin, 81% ont déjà ressenti le besoin de recourir à une aide externe (interprète, médiateur, aidant, autre professionnel de santé) pour établir et/ou améliorer la relation avec un patient, et 89% des infirmiers.

Solution mal connue, la médiation en santé est plébiscitée par les soignants (80%). Pour 52%, elle permet d’améliorer la communication entre patient et soignant, également de gérer un conflit entre patient et soignant (42%) et d’aider une personne à s’orienter dans le système de santé (35%).


Photo : Philippe Chagnon / Cocktail Santé
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