La Mgéfi a organisé le 20 novembre un colloque dédié à la gestion et l’accompagnement des agents publics en arrêts maladie.
En ouverture, Bruno Caron, président de la mutuelle, a pointé «un véritable sujet d’actualité», rappelant toute son importance dans l’environnement de la Fonction publique. Alors que cette thématique concentre de nombreuses attentes, plusieurs axes d’action ont été identifiés «mieux anticiper» les arrêts maladie, «mieux les accompagner», pour que le retour «se fasse dans les meilleures conditions possibles». Le président de la Mgéfi a également insisté sur la nécessité de coordination des différents acteurs intervenant dans ce champ (complémentaires santé et prévoyance, Assurance maladie, employeurs publics) «dans un climat de confiance autour de l’agent».
«Une bonne gestion des arrêts de travail constitue une nécessité forte pour l’administration et aussi une obligation sociale», a souligné Guillaume Aujaleu, sous-directeur des politiques sociales et des conditions de travail du secrétariat général des ministères économiques et financier. Depuis 2014, le nombre de jours d’arrêt de travail par an et par agent a fortement augmenté, s’élevant désormais à 12 (contre 11 dans le secteur privé).
Selon une enquête Viavoice pour la Mgéfi, la couverture prévoyance reste mal connue. Seuls 45% des fonctionnaires se sentent informés sur ce sujet. Le maintien de salaire en cas d’arrêt de travail et de baisse des revenus s’impose comme la priorité concernant cette couverture. Et pour cause, 44% des sondés ont effectivement subi une réduction de de leur traitement pendant un arrêt maladie. Par ailleurs, 18% des fonctionnaires ont déjà bénéficié d’actions de prévention ou dépistage pour prévenir les arrêts de travail.
Côté employeurs, différentes initiatives sont conduites, en particulier au sein pour la Fonction publique d’Etat. «Nous avons une responsabilité pour présenter ce qu’est la prévoyance et inciter les jeunes à prendre une couverture complémentaire», a déclaré Catherine Deshors, adjointe à la sous-directrice des statuts, du dialogue social et de la qualité de vie au travail, au service des RH du ministère de la Justice. A la Chancellerie, l’objectif est d’intégrer ces différentes thématiques dans la négociation Qualité de Vie et Conditions de Travail. Dans les ministères sociaux, une «ingénierie santé et sécurité au travail» a été mise en place, notamment pour identifier les populations les plus à risques et proposer des actions à travers l’utilisation de la data et de l’intelligence artificielle sur les flux RH, tout en formant à la prévention. Au sein des ministères économiques et financiers, une visite de pré-reprise a été instaurée. Dans la territoriale, les collectivités sont également mobilisées. Par exemple, pour la ville de Nanterre, plusieurs dispositifs de signalement permettent d’anticiper les arrêts maladie, et un entretien de reprise est également mis en place. De son côté, l’Urops (Union pour la prévention santé pour la Fonction publique, anciennement MFP Services) a adopté une démarche d’aller-vers. Elle propose notamment un soutien en matière de santé mentale, à travers sa plateforme d’écoute Filomaide et forme des secouristes dans ce champ.
«Les mutuelles de fonctionnaires, se sont construites autour de la prévoyance», a rappelé Didier Debord, vice-président en charge du secrétariat général de la Mgéfi. Il a également abordé les avantages de la mutualisation la plus large possible alors que la PSC mettra fin au couplage historique santé-prévoyance pour la fonction publique de l’Etat. Enfin, Dominique Combe, présidente de la Masfip (Mutuelle d’action sociale des finances publiques), a évoqué, au-delà des couvertures santé et prévoyance, le rôle essentiel de l’accompagnement social des agents. En cas d’arrêt maladie, la mutuelle d’action sociale peut, par exemple, financer un reste à charge sur certains soins ou intervenir en complément de l’assistance. La présidente de la Masfip a également insisté sur la nécessité d’informer les agents et de mettre en place «une vraie interaction» avec les RH pour participer à l’amélioration du retour à l’emploi.