Entre Ani santé, référencement des mutuelles de la fonction publique, clauses de recommandation et de co-désignation, le point sur l’actualité d’AG2R-La mondiale avec son président, André Renaudin
Nous arrivons à la fin de la première année de mise en œuvre de l’Ani santé. Quel bilan global en tirez-vous ?
Il est probablement trop tôt pour tirer un bilan global. Ce qu’on constate sur le marché notamment au travers des données du Fonds CMU, c’est que l’accroissement attendu des cotisations doit être contrebalancé par une baisse des tarifs due à une concurrence tous azimuts. C’est dire que les marges doivent être bien harmonisées. Nous verrons vraiment aux Assemblées générales 2017.
L’Ani santé a donné l’opportunité à AG2R-La Mondiale de conquérir des parts de marché en santé collective, tant sur le segment des branches professionnelles que sur le marché des entreprises en direct.
Au total, nous avons affilié plus de 250 000 nouveaux bénéficiaires à travers près de 30 000 nouvelles entreprises clientes.
Quelle est la position d’AG2R-La Mondiale sur les recommandations de branche et les désignations ou co-désignations ?
Lorsque la volonté des partenaires sociaux est de dépasser le seul cadre du contrat d’assurance pour créer de véritables régimes de protection sociale supplémentaire avec un haut degré de solidarité, la mise en place de désignations ou de co-désignations est le seul moyen d’assurer une mutualisation efficace.
Pour ce qui est des recommandations, certes elles accordent aux entreprises la liberté de choisir l’organisme, néanmoins elles obligent les assureurs sélectionnés à accepter tous les profils de clients. Elles conduisent donc inexorablement à une concentration des risques aggravés.
La suppression des clauses de désignation dessert les petites entreprises, notamment en prévoyance, car elles ne disposent pas de la capacité de négociation des grandes entreprises et des branches. Hors cas de recommandation, les assureurs peuvent faire une sélection et donc, dans des cas extrêmes, refuser de couvrir certaines petites et moyennes entreprises.
Au regard de vos premières projections pour l’année 2016, l’évolution de vos cotisations santé permet-elle de « compenser » la baisse de 2015 ?
Il est trop tôt pour avoir une vision complète de l’année. Les évolutions annuelles sont dépendantes des entrées de portefeuille qui sont souvent connues tardivement. Toutefois, nos estimations au 30 juin, hors ces effets, indiquent une hausse significative des cotisations santé dans leur ensemble, d’environ 4%, et permettent de dégager quelques tendances. L’évolution sur le périmètre de la santé individuelle devrait approcher une baisse de 4,5%: à l’érosion naturelle des portefeuilles de nos mutuelles, s’ajoute l’effet de l’Ani. En revanche, nous bénéficions de l’arrivée dans le Groupe de Smacl santé et de la Mutuelle nationale des sapeurs-pompiers de France (MNSPF). En santé collective, nous enregistrons une croissance, hors transferts de portefeuille, d’environ 8,5%, avec une progression très significative sur les accords de branche, notamment les entreprises de travail temporaire et la Fédération de la propreté.
Outre le ministère de la Justice (étant donné que la MMJ figure dans votre pôle mutualiste), votre Groupe a-t-il des ambitions particulières dans le champ de la fonction publique d’État, dans le cadre des prochains référencements ?
Quatre mutuelles de la fonction publique font déjà confiance à AG2R LA MONDIALE et ont créé, en janvier 2016, l’Union de Groupe Mutualiste (UGM) Fonctions Publiques : la Mutuelle du Ministère de la Justice (MMJ), Smacl Santé, la Mutuelle Nationale des Sapeurs-Pompiers de France (MNSPF) et la Mutuelle des Hospitaliers de la Vienne (MHV).
Fort de cette UGM, nous sommes positionnés pour répondre aux problématiques de référencement de la fonction publique. Nous analyserons au cas par cas les appels d’offres qui pourront être lancés par différents ministères. Nous nous sommes d’ailleurs positionnés cet été sur l’appel d’offres du Ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, pour lequel nous avons appris récemment que nous sommes désormais multi-référencé, aux côtés des deux tenants.