Dans quelle mesure les réseaux de soins peuvent-ils contribuer à réduire le reste à charge (RAC) ?
C’est la question posée par un récent rapport présenté par l’Observatoire citoyen des restes à charge réunissant le Ciss, (Collectif inter associatif pour la Santé), 60 millions de consommateurs, et Santéclair.
L’étude a été réalisée par le cabinet Asterès, fondé et dirigé par l’économiste Nicolas Bouzou. D’après lui, en matière de dépenses de santé « Il faut introduire des mécanisme de régulations qui ne soient pas administratifs. De ce point de vue, les réseaux de soins conventionnés nous semblent répondre à cette problématique ».
Aujourd’hui sept réseaux existent (Kalivia, Santéclair, Itelis, Carrés Bleus, Sévéane, Istya, Carte Blanche) pour 40 millions de bénéficiaires potentiels.
En dentaire, l’analyse des 95 163 devis de Santéclair permet de constater une baisse moyenne de 19% des prix et de 38% du RAC, avec une économie de 343 € au bénéfice de l’assuré. Pour les audioprothèses (2 447 devis étudiés), des réduction respectives de 30% et 44%, et un « gain » de 821 € pour les patients. « Le réseau permet aux assurés des OCAM partenaires d’annuler complément leur RAC dans près d’un cas sur dix » relève l’étude. Cette régulation des prix impacterait également les tarifs hors réseau « par le jeu de la concurrence ».
Dans son dernier rapport annuel sur la sécurité sociale, la Cour des comptes s’est montrée favorable au développement des réseaux « qui favorisent la modération des tarifs ». Mais côté professionnels de santé, la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) « réaffirme son opposition déterminée aux réseaux de soins ». L’Unsaf, syndicat national des audioprothésistes, et le Centre national des professionnels de santé (CNPS) réclament, quant à eux, une évaluation publique.
Prévue par la loi Le Roux de 2014, elle n’a pas été mise en œuvre jusqu’ici mais l’Igas vient d’être missionnée et devrait bientôt rendre ses conclusions.
