Jacques Creyssel (MEDEF) et Alain Gautron (CGT-FO) ont été respectivement élus président et vice-président du CTIP, pour deux ans, le 15 janvier dernier. Dans un entretien à Prévoyance (le magazine du CTIP), ils sont revenus sur les premiers mois de leur mandat et leurs priorités.
«Notre nomination reflète la volonté des partenaires sociaux de doter le CTIP d’une présidence qui maîtrise les arcanes du paritarisme et de la protection sociale», souligne Alain Gautron rappelant que «c’est la première fois que la présidence du CTIP est occupée par les présidents des deux plus importants groupes de protection sociale».
«Nous devons avoir une doctrine forte sur tous les grands sujets. Sur beaucoup de ceux-ci, nous rechercherons en priorité une position commune aux trois familles d’assureurs dans le dialogue avec les pouvoirs publics. Mais le CTIP pourra parfois défendre les intérêts spécifiques des entreprises et des salariés», ajoute Jacques Creyssel. En outre, le prochain changement de nom est confirmé afin de «traduire (le) nouveau rôle» du CTIP.
A propos de l’Ani sur la gouvernance des GIPS, le président du CTIP souligne un «accord majeur» qui «modernise le fonctionnement des groupes de protection sociale en donnant un poids plus important à la structure sommitale paritaire». Par ailleurs, ce texte «renforce la mission politique et stratégique du CTIP». Celui-ci «doit être une force de proposition. D’ailleurs, les institutions de prévoyance et les GPS le sont déjà sur les sujets les concernant», observe Alain Gautron.
Concernant les derniers débats sur le PLFSS ainsi que les mesures impactant les IP, président et vice-président regrettent le manque de dialogue avec les pouvoirs publics. «Le CTIP et les partenaires sociaux proposent de se mettre autour d’une table pour une analyse partagée des défis que nous avons à affronter et pour travailler sur des pistes sérieuses, par exemple sur la lutte contre la fraude. Malheureusement, nous sommes confrontés jusqu’à présent à un refus de dialoguer et même de prendre en compte notre légitimité», pointe Jacques Creyssel. «Nous sommes la preuve que le dialogue social peut fonctionner au bénéfice de tous. Or, les pouvoirs publics ne saisissent pas cette opportunité», abonde Alain Gautron.
Parmi les priorités, le vice-président avance la «nécessité d’un échange des données entre l’AMO et AMC » (en matière de lutte contre la fraude et pour «cibler plus efficacement les mesures de prévention»). Et le président d’ajouter : «nous souhaitons aussi travailler sur le contrat responsable, les indemnités journalières et l’épargne gérée par nos institutions».


