Un rapport présenté le 9 avril dernier en commission médicale d’établissement (CME) de l’AP-HP montre une nette augmentation de l’activité libérale en 2022.
En tout, 367 praticiens sont autorisés à pratiquer une activité libérale au sein du navire amiral hospitalier, soit 17 de plus qu’en 2021 (+5%). La majorité d’entre eux sont des professeurs des universités – praticiens hospitaliers (65%).
En volume, l’activité libérale progresse de 15% (257 451 consultations et actes), une augmentation «à mettre en perspective avec le recul de 2% de l’activité publique entre 2021 et 2022 au périmètre de l’AP-HP», relève le rapport.
En tout, les praticiens concernés ont perçu 54,57 Ms € (39,68 Ms € après redevance), soit une hausse de 18% comparé à l’année précédente (46 Ms €), et de 24% à 2019 (44 Ms €). «En 2019, tous praticiens confondus, la moyenne des honoraires se situait à 132 398€ et la médiane à 95 486 €. Les données 2022 ont donc dépassé le niveau d’avant COVID et sont donc en progression de 18% tant pour la moyenne que pour la médiane», souligne le rapport. Trois ans plus tard, la moyenne atteint ainsi 153 372 € et la médiane 112 620 €.
Dix spécialités apparaissent particulièrement rémunératrices. La cancérologie-radiothérapie, qui «représente un profil très atypique en concentrant des niveaux d’honoraires moyens très importants», apparaît largement en tête avec 595 484 € suivie par la médecine nucléaire à 195 097 € et la cardiologie à 183 190 €.
«Il peut y avoir des abus », a indiqué le directeur général de l’AP-HP, Nicolas Revel la semaine dernière sur France Info évoquant une «dizaine» de cas et le caractère marginal du phénomène. Ces praticiens seront convoqués et pourront être sanctionnés. En outre, l’activité libérale représente «5% de nos médecins et 2% des actes et consultations. Quand on va à l’AP-HP à 98% on est pris en charge normalement, dans un cadre public, à tarif opposable et sans reste à charge», a-t-il ajouté.