Afin de prévenir et lutter contre les violences sexistes et sexuelles dans le secteur de la santé, le ministre de la Santé et de la Prévention Frédéric Valletoux a présenté une série de mesures, vendredi dernier.
Ces premières annonces interviennent en réponse au mouvement #MeeToo hôpital, dénonçant ce type de violences dans le monde hospitalier depuis plusieurs semaines. Elles visent d’abord à «renforcer l’efficacité des enquêtes». Dans ce cadre, une équipe nationale d’experts enquêteurs formés à ces violences pourra venir en appui d’un établissement de santé en cas de signalement, «d’ici la fin de l’année». En outre, un travail sera conduit avec les ministres chargés respectivement de la Justice et de l’Enseignement supérieur, Eric Dupond-Moretti et Sylvie Retailleau, «afin de faciliter le partage d’informations et la connaissance mutuelle des acteurs, au bénéfice de l’efficacité des différentes procédures : administrative, judiciaire et ordinale».
Le gouvernement entend également renforcer la formation pour prévenir ces violences. Seront concernés les professionnels de santé, notamment les membres du CNG, des conseils de discipline des établissements et des conseils ordinaux. Une formation sera également mise en place pour les responsables et maîtres de stage en partenariat avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Concernant l’accompagnement des victimes, un dispositif «pluridisciplinaire» sera confié à une association spécialisée dans ce champ. Il s’appuiera sur une ligne d’écoute dédiée ainsi qu’un accompagnement psychologique, médical et professionnel des victimes.
Enfin, les pratiques devront évoluer «vers plus de transparence» à travers un compte-rendu annuel du traitement des signalements et sanctions. Un outil national, le «baromètre annuel des VSS» sera également mis en place.
«Ces premières mesures, très concrètes, concertées avec l’ensemble des acteurs, répondent à l’urgence et ont vocation à transformer durablement les comportements, pour que les lieux de soins soient des lieux où chacun puisse étudier et exercer son métier, en toute sécurité, dans un environnement protégé», a souligné Frédéric Valletoux.
Pour compléter ces dispositions, un plan national de prévention et de lutte contre les VSS sera présenté d’ici la fin de l’été.