Dans nos colonnes, cette semaine, le lecteur puisera de nombreuses informations. Sur les données macro-économiques du PLFSS 2020 ainsi que sur les mesures souvent passées inaperçues que le projet de loi recèle.
« On ne nous dit pas tout ! » Paraphrasons l’humoriste Anne Roumanoff pour évoquer la face cachée des projets de loi de financement. On trouvera aussi des abstracts des messages des directeurs de caisses nationales sur l’innovation dans les réseaux Sécu.
Bref, ça bouge beaucoup plus qu’on ne le sait dans la Sécurité sociale.
Mais restons un instant sur le lancement de la fameuse Complémentaire santé solidaire, produit de la fusion entre la CMU-C et l’ACS (aide à l’acquisition d’une complémentaire). Un titre fort, qui prête toutefois à confusion pour les autres complémentaires santé.
Sur le terrain de la solidarité efficace dans le champ de la prise en charge des frais médicaux, constatons que l’Etat est clairement à l’offensive.
L’Etat s’active pour éradiquer deux situations. La première, la plus importante évidemment, est celle du non-recours aux dispositifs existants. La seconde est moins évidente de prime abord, mais tout aussi tenace, puisqu’elle vise à réduire de facto et de jure la place des assurances complémentaires santé, des mutuelles, en particulier sur le terrain des populations les plus fragiles.
Cette offensive n’est pas nouvelle. Elle ne fait que prolonger et amplifier un mouvement engagé depuis une dizaine d’années. C’est un fait, le climat entre le ministère de la Santé et les complémentaires est dégradé. Peu de motivation pour se rencontrer et dialoguer. Mais de quoi parlerait-on efficacement aujourd’hui en réalité, puisque quasi systématiquement les pouvoirs publics prennent la main sur tout ou presque. La première responsabilité de la crise est là.
Mais tout n’est pas blanc ni noir, de part et d’autre.
Est-ce trop tard pour restaurer un dialogue sérieux et opérationnel ? Espérons que non.