La Mutualité Française a publié hier matin son enquête annuelle sur les cotisations des contrats santé, portant sur 41 mutuelles représentant 18,9 millions de personnes.
L’année prochaine, les cotisations des contrats individuels augmenteront en moyenne de 5,3%, celles des contrats collectifs obligatoires de 7,3% et de 6,8% pour les contrats collectifs facultatifs. Au global, la progression moyenne s’élève donc à 6%.
«Nous comprenons que les personnes s’interrogent sur cette augmentation mais celle-ci se fait au niveau strictement nécessaire pour pérenniser la protection de tous. Les dépenses de santé augmentent deux à trois fois plus vite que la richesse nationale. Avec le vieillissement de notre population et les avancées scientifiques, et sans refonte structurelle, ces dépenses continueront d’augmenter jusqu’à ce que nous ne puissions plus y faire face», observe Eric Chenut, président de la Mutualité Française.
Pour expliquer cette hausse «inévitable», la fédération rappelle l’accroissement structurel des dépenses de santé (+5,2% en 2023 après +4% en 2022). Elle souligne également la hausse des prestations versées par les mutuelles, tirées par les postes du 100% santé. En outre l’impact des revalorisations des rémunérations des professionnels de santé et de nouvelles prestations (comme l’engagement dans la prévention bucco-dentaire ou le financement des nouveaux traitements contre la bronchiolite) représente «plus de 2 Mds € pour 2025» pour les complémentaires.
La FNMF rappelle que le résultat de l’assurance complémentaire santé est déficitaire en 2023 (-0,4%), comme l’a souligné le rapport de la Drees publié hier matin. Elle défend ainsi une approche pluriannuelle autour de trois leviers : repenser la répartition des financements pour un système de santé résilient ; gérer de manière plus rigoureuse les ressources de santé ; investir dans une vraie politique de santé.
Photo : Philippe Chagnon / Cocktail Santé