La pause estivale est désormais derrière nous. À contrecœur tellement la séquence olympique aura fait du bien au climat général d’une France encore déboussolée par la séquence politique s’étant étalée entre les élections européennes et les lendemains, pour le moins flous, du rendez-vous des législatives. Le retour au quotidien s’annonce pour le moins compliqué.
Peu importe les vagues de consultations menées par le président ou les postures figées des différents responsables politiques, le gouvernement qui sortira de cette séquence ubuesque fera face à un mur en béton armé. Entre équilibres parlementaires et déséquilibres budgétaires, les marges de manœuvre sont plus que réduites : elles sont quasi-inexistantes. Peu étonnant donc que les cadors politiques ne se pressent pas pour tenir la barque pour le restant du quinquennat. Dans le domaine de la santé, il ne devrait pas y avoir de grande loi ou de big-bang organisationnel. Reconnaissons que la pauvreté des programmes électoraux sur cette thématique ne nous faisait pas miroiter grand-chose au demeurant. Pas de grand soir non plus en ce qui concerne la question du Grand Âge ou des politiques familiales. Sauf surprise, nous devons nous préparer à un ralentissement général même si la relance potentielle du dossier des retraites animera à coup sûr la reprise des travaux du Palais Bourbon. Et encore, la situation budgétaire critique dans laquelle nous nous trouvons appelle nos élus à faire preuve du plus grand des sérieux sur ce sujet.
Qu’espérer alors ?
Paradoxalement, on se laisserait aisément bercer par cette petite musique d’un besoin d’une « pause » devant l’accumulation de nouvelles réformes à chaque PLFSS. Trompeur, car la réalité des faits nous impose le devoir de faire mieux avec moins. Un véritable casse-tête en perspective donc. Pourtant n’y aurait-il pas des raisons d’y croire à la sortie d’un été où nous avons démontré au monde entier que lorsque l’enjeu l’exige, nous savons mener à bien un projet fédérateur en mobilisant l’ensemble des composantes du pays ? Transposable à d’autres terrains ? Osons le croire même si par les temps qui courent, l’optimisme est une denrée rare.