dans LIBRES PROPOS & ÉDITOS

Dans ce numéro (ESE n° 1211), nous consacrons notre événement aux déserts médicaux. Un sujet qui mobilise encore peu les candidats, début de campagne et conflit ukrainien obligent, et pour lequel les premières propositions avancées frappent par leur manque d’originalité.

Mais faut-il forcément faire dans l’originalité pour endiguer un phénomène qui touche près de 8 % de nos concitoyens ?
La réalité des chiffres remontés par la Drees montre que le phénomène est beaucoup plus ciblé qu’on veut bien le croire avec des disparités saisissantes entre les régions hexagonales notamment en ce qui concerne la densité de généralistes. Dans ce contexte, faut-il forcément, par réflexe, tout révolutionner sur l’ensemble du territoire en mobilisant les mécanismes réglementaires et conventionnels ? la question mérite un peu de recul.

En ce sens, nous vous invitons à écouter le podcast réalisé avec le Dr Jacques Battistoni (ici) . Faisant preuve de peu de langue de bois, le président de MG-France ouvre des perspectives de solution qui semblent « raisonnables ». D’abord, on fait avec ce qu’on a, et surtout, on l’applique massivement. Que ce soit au niveau des outils (vive le numérique), des organisations (CPTS, MSP), des nouvelles missions endossées par les acteurs de terrain (IPA, pharmaciens…) ou des mécanismes de financement, rarement l’offre de soins de ville n’aura été aussi armée qu’elle ne l’est à présent. Cet ensemble est-il pour autant suffisant pour faire face au défi que représente l’expansion des déserts médicaux à terme ? Oui, dans une grande majorité des territoires. Quid alors de ceux pour lesquels il faudrait en faire plus ? L’idée défendue ici serait de mettre en place des plans d’urgence là où les besoins sont les plus importants à terme. Cette logique de « plan Marshall » sanitaire local, construit autour d’une logique de prise en charge ville/hôpital, aurait pour double intérêt de mobiliser l’ensemble des forces vives autour d’une problématique territoriale tout en concentrant et en ciblant les besoins en financement et en investissement dans les zones où les besoins sont les plus conséquents.

Une vision qui mérite d’être entendue à l’heure des promesses électorales nous annonçant, à coup de milliards, de grands lendemains pour notre système sanitaire. Parfois, le faire simple, mais concret, est également porteur de changement.

Articles recommandés

Tapez votre recherche et pressez ENTREE pour la valider