Moins d’un an après le lancement de Mon espace santé, François Braun a dressé un point d’étape de ce nouvel outil qui s’enrichit d’un catalogue de services et d’applications santé référencés, lors d’un déplacement au centre hospitalier d’Avignon.
«Nous sommes à un moment charnière» a observé le ministre de la Santé et de la Prévention. Alors que les usagers ont été informés par mail de la création automatique de Mon espace santé, moins de 2% s’y sont opposés et 65,4 millions de personnes en sont désormais dotées. Depuis février dernier, plus de 7 millions de documents (certificats médicaux, résultats de biologie, dossier d’hospitalisation, etc) ont été intégrés par les usagers. Côté professionnels de santé, ce mode d’ouverture a aussi simplifié l’alimentation des dossiers médicaux. De janvier à septembre dernier, le nombre de DMP alimentés par les établissements sanitaires a bondi de 420 % (de 271 683 à 1,4 million), de 274 % pour les professionnels libéraux (de 31 906 à 119 461) et de 405% pour les laboratoires médicaux ( de 342 952 à 1,7 million).
Après la mise en place des deux premières briques (le dossier médical et la messagerie santé), Mon espace de santé intègre désormais le catalogue de services, une fonctionnalité particulièrement attendue. Il comprend 12 applications (payantes ou gratuites) référencées. Face au «bouillonnement» du secteur, l’objectif est «d’aider les citoyens à s’y retrouver» a souligné Thomas Fatôme, directeur général de l’Assurance maladie, rappelant que Mon espace de santé reste «à la main du patient». Ces services numériques doivent respecter plus de 150 exigences destinées à mesurer leur conformité avec la doctrine du numérique en santé, définie avec l’Agence du numérique en santé (ANS). Parmi les premiers lauréats, les solutions dédiées aux personnes atteintes de diabète Appfine (Openxtrem) et FreeStyle LibreLink (Abbott) ; le Compte Ameli ; le dossier personnel d’urgence sécurisé, ID-I Santé (IDTAG) ; Libheros, qui permet d’organiser l’ensemble des soins et services à domicile ; Mapatho, pour les malades chroniques ou leurs proches ; My GHT Limousin (Exolis), portail patient connecté multi-services ; Mémo Santé Enfant (CCMSA) ; Mes médicaments chez moi (Groupe La Poste), qui permet d’organiser la livraison de produits pharmaceutique à domicile ; Santé.fr (ministère de la Santé et de la Prévention) ; Vidal ; Withings Health Mate, pour le suivi de l’activité, du sommeil, du poids, etc.
Le référencement associe plusieurs acteurs : l’ANS, le GIE SESAM-Vitale, une commission dédiée (réunissant des représentants usagers, professionnels de santé, experts du numérique, et présidée par la déléguée ministérielle au numérique en santé ainsi que le DG de la CNAM), et le ministère de la Santé. «Il y a beaucoup de monde au portillon, plus de 250 applications, que nous allons, on l’espère, référencer dans les prochain mois et les prochaines semaines», a ajouté Thomas Fatôme. Cette procédure permet également de réguler le secteur tout en favorisant les partenariats public-privé.
Des travaux sont aussi conduits entre l’Assurance maladie, les équipes du ministère, l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) et la CNIL, pour proser aux utilisateurs des services du catalogue un échange de données sécurisé avec Mon espace de santé «avant la fin du premier semestre 2023». Les usagers pourront ainsi centraliser leurs données sur la plateforme et les partager avec les professionnels de santé (à noter que le consentement est prérequis).
D’autres nouvelles fonctionnalités sont également attendues dans les prochains mois. Parmi elles, l’authentification sur l’application mobile (disponible depuis mai et téléchargée plus de 540 000 fois) par empreinte digitale ou par reconnaissance faciale, et l’agenda médical qui contiendra les rendez-vous avec les professionnels de santé et à terme des rappels personnalisés en matière de dépistage et de vaccination. Mon espace numérique de santé a également un rôle important à jouer concernant le développement du carnet de santé numérique de l’enfant.