dans POLITIQUE DE SANTÉ

L’année dernière, environ 700 prescriptions d’antibiotiques pour 1 000 habitants ont été réalisées (hors hospitalisation), selon les données publiées hier par Santé publique France.

Malgré le repli connu depuis 10 ans, la France reste le 4ème pays européen le plus consommateur derrière la Grèce, la Roumanie et la Bulgarie. Après une «baisse accélérée» en 2020, concomitante aux mesures de gestion de la pandémie de Covid-19 (confinements, adoption de gestes barrière, baisse des consultations médicales), 2021 s’est accompagnée d’une reprise des infections hivernales courantes, des consultations médicales et des prescriptions d’antibiotiques, particulièrement au dernier trimestre.

Environ 80% des prescriptions d’antibiotiques concernaient les soins de ville. L’évolution la plus importante est observée chez les enfants de 0 à 4 ans, qui ont quasiment retrouvé leur niveau d’avant la pandémie. En revanche, en Ehpad et chez les personnes de 80 ans et plus en ville, la baisse s’est poursuivie en 2021. Les médecins généralistes représentaient 72,4 % du total des prescriptions, les spécialistes 12,7 % et les chirurgiens-dentistes 14,3 %.

«La prise d’antibiotiques n’est jamais anodine. A chaque traitement, le microbiote habituel, à savoir les bactéries hébergées naturellement dans notre organisme, constitué en majorité de bactéries sensibles aux antibiotiques est en partie détruit, laissant place aux bactéries résistantes aux antibiotiques. Certaines molécules, appelées aussi antibiotiques critiques génèrent davantage cette résistance avec le risque de rendre ces traitements inefficaces», explique la Dr Anne Berger-Carbonne, responsable de l’unité infections associées aux soins et résistance aux antibiotiques à Santé publique France. Par ailleurs, l’agence nationale de santé publique souligne la persistance des idées reçues. Ainsi, 77% des Français pensent que les antibiotiques sont efficaces en cas de bronchite, 65% en cas de bronchiolite, 55% en cas d’angine virale et 53% en cas de grippe, ce alors que les antibiotiques n’agissent pas sur ces infections virales.

Depuis le 8 octobre, la campagne “Les antibiotiques, bien se soigner, c’est d’abord bien les utiliser” est diffusée en ligne. Des affichettes pour les salles d’attente des professionnels de santé, ainsi que des messages radios et relayés sur les réseaux sociaux sont également prévus.

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