L’avenant 1 à la convention pharmaceutique a été signé le 10 juin par l’Assurance Maladie et la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), syndicat majoritaire.
L’assemblée générale de la FSPF, qui avait donné son feu vert vendredi dernier a souligné «la reconnaissance par l’Etat du rôle indispensable du pharmacien et du réseau officinal dans l’accès aux soins de proximité». Cet accord intervient après une forte mobilisation de ces professionnels, le 30 mai dernier. Le mouvement de grève avait été suivi par 18 000 officines sur 20 000.
« Les dernières propositions de l’Assurance Maladie comprennent des revalorisations d’honoraires qui permettront de sécuriser l’activité des entreprises officinales et assureront l’indispensable soutien aux officines de proximité », a salué la FSPF. De son côté, l’Union de syndicats de pharmaciens d’officine (Uspo), deuxième représentant du secteur, n’a pas signé le texte. Il réclamait un «apport financier proche du milliard d’euros pour le réseau officinal, quitte à l’étaler dans le temps jusqu’en 2027», mais la proposition finale de l’Assurance Maladie n’a pas répondu à cette attente (l’Uspo évoque un montant total de 215 Ms €).
Une subvention jusqu’à 20 000 € est prévue pour les officines en difficulté, entre 1 000 et 2 000 devraient en bénéficier selon l’Assurance Maladie. Les astreintes et honoraires de garde en cas de permanence pharmaceutique seront revalorisées et un nouvel honoraire de garde «nuit profonde» entre minuit et 6 h du matin s’appliquera.
Plusieurs mesures portent sur le renforcement du rôle du pharmacien en matière de santé publique et de prévention. Ainsi, la dispensation d’antibiotiques aux patients en cas d’angine ou d’infection urinaire (après réalisation d’un TROD positif), prévue par la LFSS 2024, sera rémunérée 10 €, voire 15 € si des antibiotiques sont nécessaires. Des incitations sont prévues pour encourager ces professionnels de santé à vérifier que les patients sont à jour de leurs rappels vaccinaux et à les vacciner si besoin. Une rémunération exceptionnelle en 2024 de 400 € sera versée aux pharmaciens proposant ces missions dans leur officine ainsi que la remise de kits de dépistage du cancer colorectal. Un nouvel entretien pour les personnes sous traitement opioïde pourra être proposé en cas de renouvellement d’une ordonnance. Et les accompagnements de malades chroniques et notamment le bilan de médication pour les patients âgés et polymédiqués seront simplifiés, revalorisés et bénéficieront d’une rémunération exceptionnelle de 400 €.
L’avenant prévoit également des rémunérations forfaitaires nouvelles pour favoriser l’utilisation des médicaments biosimilaires et hybrides. L’année prochaine, une revalorisation de 20% de l’honoraire de dispensation s’appliquera, avant une seconde évolution éventuelle en 2027 «selon la dynamique de cette rémunération», précise l’Assurance Maladie.
Enfin, plusieurs mesures concernent la lutte contre la fraude et portent notamment sur les fausses ordonnances et l’utilisation par les pharmaciens des différents outils et services numériques de repérage ou de signalements.