Alors que la généralisation de «Mon espace santé» est prévue à partir de début 2022, la phase pilote est déployée depuis le mois dernier dans trois départements (Haute-Garonne, Loire-Atlantique et Somme), touchant 3,3 millions de personnes.
La première version de ce service, orchestré par le ministère de la Santé et l’Assurance Maladie, contient un dossier médical et une messagerie sécurisée de santé. Elle s’enrichira dans les prochains mois de nouvelles fonctionnalités : alimentation directe des résultats d’examens et des soins réalisés en ville et à l’hôpital, mais aussi nouveaux services numériques de prévention, prise de rendez-vous, télémédecine, dans le cadre d’un catalogue d’applications intégré.
Dans les 3 départements pilotes, les assurés des CPAM, des caisses MSA et MGEN, ont été informés de la mise en œuvre de ce « carnet de santé numérique » et de la possibilité de refuser sa création automatique. Mais moins de 0,7% des usagers s’y sont opposés. Parmi les 3,3 millions bénéficiaires, plus de 160 000 l’ont déjà utilisé pour une durée moyenne de visite de 10 minutes.
« Cette première étape du déploiement a permis de tester techniquement le fonctionnement de la plateforme et notamment son articulation avec les logiciels des professionnels et des établissements de santé sur le terrain. Des tests d’usage ont été menés avec des utilisateurs pilotes et des associations de patients. Les enseignements tirés ont d’ores et déjà permis d’améliorer le service », souligne un communiqué commun de l’Assurance Maladie, de l’avenue de Ségur et de la MSA.
En amont, la construction de « Mon espace santé» avait également mobilisé les différentes parties (usagers, établissements, professionnels, éditeurs de logiciels). Et des tests utilisateurs avec des citoyens et des membres d’associations de patients ont également été conduits. Un comité citoyen a été mis en place pour contribuer aux règles de fonctionnement et au déploiement national. En outre, des partenariats sont en cours de mise en œuvre avec des acteurs de l’inclusion numérique.
Concrètement, une fois «Mon espace santé» activé, l’usager peut renseigner son profil médical en indiquant notamment ses traitements éventuels, allergies, etc. Il a également la possibilité d’ajouter tous les documents médicaux nécessaires à son suivi. Les informations qui étaient contenues dans le Dossier Médical Partagé (DMP) sont automatiquement transférées dans ce nouvel outil. « La sécurité et la protection des données personnelles – hébergées en France – sont garanties par l’État, la CNIL, et l’Assurance Maladie », rappellent cette dernière, le ministère de la Santé et la MSA. Les professionnels de santé peuvent également y ajouter des documents ou écrire à leur patient grâce à la messagerie de santé. Un plan de financement «historique» vise à mettre à jour les logiciels utilisés par les professionnels et les établissements pour qu’ils puissent systématiquement transmettre à leur patients leurs ordonnances, comptes rendus d’hospitalisation et de radiologie, ou encore résultats d’examen de biologie.