Le Dr. François Braun a remis vendredi le rapport de la mission flash d’appui aux territoires qui lui a été confié sur l’accès aux soins urgents et non programmés à la Première ministre. 41 recommandations sont avancées pour réorganiser et mieux réguler le système de santé en amont.
Le rapport du Dr. Braun part du postulat de départ que 22 millions de passages annuels dans les services d’urgence, c’est trop. Ainsi, il préconise de davantage travailler sur l’amont et la gestion du flux des patients en responsabilisant la population, via la limitation l’accès nocturne aux services d’urgence uniquement pour des cas «d’urgence vitale», et en renforçant les mécanismes de régulation (notamment le 15) via le recrutement d’assistants de régulation médicale. En ce sens, le SAS est appelé à jouer un rôle pivot avec une ouverture de son champ à l’ensemble des professionnels de santé, paramédicaux y compris. La mission suggère également que les ARS jouent un rôle plus central dans l’organisation et la coordination de la permanence de spécialistes privés et publics.
Les membres de la mission Braun insistent également sur l’impérieuse nécessité de renforcer l’offre de médecine de ville via l’activation de plusieurs leviers financiers : remboursement à 100% des téléconsultations en période estivale par l’Assurance Maladie, mise en place d’un supplément de 15 € par acte réalisé par un médecin libéral à la demande du SAMU ou du SAS, rémunération du médecin régulateur à hauteur de 100 € brut de l’heure, l’élargissement de la permanence des soins au samedi matin…
Sur l’hôpital, et plus particulièrement les services d’urgences, il est également recommandé de maintenir le maillage territorial assuré par les SMUR. Un effort est par ailleurs demandé concernant les effectifs qui doivent être renforcés et davantage cadrés sur leur activité. En ce sens, le rapport préconise de créer des postes chargés de rechercher et de coordonner les lits disponibles au sein des établissements de santé (à l’instar de ce qui se fait au Danemark notamment). Les ARS devant, quant à elles, veiller au pilotage de cette gestion des lits à l’échelon régional.
A noter que le rapport «définitif» pourra être amendé ultérieurement. Le gouvernement devrait toutefois vite trancher sur les propositions qu’il souhaite retenir et mettre en place rapidement pour faciliter la gestion de la période estivale qui s’annonce à haut risque.