Après l’annonce du remaniement hier matin, les passations de pouvoir se sont succédées hier à l’avenue de Ségur, avant le Conseil des ministres.
Le Dr François Braun succède à Brigitte Bourguignon, battue aux législatives, en tant que ministre de la Santé et de la Prévention. «Je m’engage à suivre le chemin que vous avez tracé», a déclaré le nouveau ministre lors du passage de témoin avec sa prédécesseure. «Loin des incantations, des « y’a qu’a faut qu’on », je compte conduire une rénovation de notre système de santé, aidé par Agnès Firmin le Bodo, centrée sur le besoin de santé des Français, au plus près de territoire de la République, dans l’Hexagone et aussi dans les territoires ultra-marins, car c’est au plus près des territoires que nous devons agir avec les élus, les soignants, et les soignés», a-t-il poursuivi.
Chef des urgences de l’hôpital Mercy au CHR de Metz-Thionville et président de Samu-Urgences de France, François Braun était également «référent» santé d’Emmanuel Macron pendant la dernière campagne présidentielle. En fin de semaine dernière, il avait remis ses 41 propositions sur l’accès aux soins urgents et non programmés à la Première ministre, ainsi qu’à Brigitte Bourguignon. Pour rappel, cette «boîte à outil» vise à répondre aux tensions de notre système de santé, face à une situation particulièrement pour cet été. Les différentes pistes identifiées devront ainsi être déployées rapidement. Elisabeth Borne a annoncé, dès la réception de ces travaux, qu’elle retenait l’ensemble des pistes identifiées, avec pour certaines une mise en œuvre immédiate.
A ses côtés, Agnès Firmin le Bodo devient donc ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé. Députée Horizons de Seine Maritime, cette pharmacienne d’officine de profession est par ailleurs porte-parole du parti d’Edouard Philippe. Lors de la précédente législature, lors de laquelle elle avait été élue sous l’étiquette LR (mais sans devoir affronter de candidat LREM), elle était membre de la commission des Affaires sociales.
Jean-Christophe Combe devient, quant à lui, ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes Handicapées. Il succède à Damien Abad, qui n’a pas été reconduit au gouvernement et retourne à l’Assemblée, alors qu’une enquête pour tentative de viol a été ouverte. Evoquant le périmètre «très large» de son ministère, le nouveau ministre a pointé les nombreux «défis à relever». Parmi ces derniers : «mieux concilier vie familiale et professionnelle, soutenir parents isolés, lutter contre la pauvreté des enfants, permettre aux personnes âgées de mieux vieillir et de rester le plus longtemps possible chez elles». Jusqu’ici directeur général de la Croix-Rouge française, Jean-Christophe Combe est diplômé de l’IEP de Paris et a commencé sa carrière comme conseiller technique au groupe Union centriste du Sénat. Il a également travaillé auprès d’élus UMP avant de rejoindre l’association humanitaire en 2011.
Pour l’épauler, Geneviève Darrieussecq est nommée ministre déléguée chargée des Personnes handicapées. Ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens combattants dans le gouvernement de Jean Castex, elle avait également été secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Armées, Florence Parly, dans le gouvernement d’Edouard Philippe. Cette médecin allergologue de formation, ancienne maire de Mont-de-Marsan, est membre du bureau exécutif national du Modem depuis 2009. Elle avait été réélue députée des Landes le 19 juin dernier.