Selon une étude publiée la semaine dernière par l’Insee, les inégalités augmentent nettement avant redistribution mais beaucoup moins après redistribution.
En 2022, la moitié de la population a un niveau de vie inférieur à 2 028 € par mois. En tenant compte de l’inflation, il a progressé de 24 % depuis 1996, avec une augmentation moyenne de 1,4 % jusqu’en 2008, avant de stagner entre 2009 et 2015. Entre 2016 et 2021, le niveau de vie médian augmente à nouveau d’environ 0,9 % par an en moyenne. Et en 2022, il reste stable.
Depuis le milieu des années 90, les inégalités avant redistribution se sont accrues. Après redistribution, leur hausse s’avère plus modérée car l’effet redistributif du système socio-fiscal s’est amplifié. «Les inégalités après redistribution ont néanmoins retrouvé en 2021 les niveaux de 2018 et du début des années 2010, les plus hauts observés depuis 1996, et se maintiennent proches de ces points hauts en 2022», souligne l’Insee. Mais elles demeurent «à un niveau relativement faible par rapport aux autres pays de l’OCDE».
Au total, 14,4 % de la population vit sous le seuil de pauvreté en France, soit 9,1 millions de personnes, en 2022. Ce taux apparaît plus élevé dans les territoires urbains que dans les territoires ruraux. L’Insee rappelle en outre que les chômeurs, familles monoparentales et enfants sont particulièrement exposés au risque de pauvreté. Après avoir diminué dans les années 1970 et 1980, le taux de pauvreté s’est stabilisé dans le milieu des années 1980. Il a atteint en 2021 un des niveaux les plus élevés de la dernière décennie, et s’y est maintenu en 2022.
Par ailleurs, les inégalités de patrimoine se sont accrues en 20 ans, en lien avec la hausse des prix de l’immobilier.