dans POLITIQUE DE SANTÉ

Dans une nouvelle étude, publiée mardi dernier, l’association de consommateurs alerte sur l’«aggravation de la mauvaise répartition des médecins sur le territoire». La situation s’est empirée pour les trois quarts des départements entre 2014 et 2023.

«Cette dégradation concerne tous les médecins inscrits à l’Ordre, toutes spécialités confondues», pointe l’UFC-Que Choisir. En tout, 73 départements ont subi une baisse de leur densité médicale entre 2014 et 2023. Les effectifs reculent notamment dans le Lot (avec un repli de -5,34 pour 10 000), les Hautes-Pyrénées (-5,07) et la Creuse (-5,04).

En près d’une décennie, la liste des départements les moins bien dotés reste globalement inchangée. Parmi ces derniers, Mayotte (8 médecins pour 10 000 habitants), l’Eure (15,69 pour 10 000), l’Ain (15,89 pour 10 000), l’Indre (15,91 pour 10 000), la Mayenne (17,58 pour 10 000), la Seine-et-Marne (17,53 pour 10 000) ou encore le Cher (16,62 pour 10 000).

En 2023, les 10 départements les moins bien lotis comptaient en moyenne 16 médecins pour 10 000 habitants contre 18,6 en 2014. En revanche, la densité augmente légèrement dans les 10 mieux pourvus en praticiens, passant de 44,04 à 44,16 pour 10 000. Elle grimpe même jusqu’à 76,83 à Paris.

Concernant les généralistes libéraux, Mayotte (0,87 pour 10 000), la Guyane (3,25 pour 10 000), la Seine-Saint-Denis (4,26 pour 10 000), la Seine-et-Marne (4,94 pour 10 000), le Val-de-Marne (5,31 pour 10 000), l’Eure-et-Loir et le Val-d’Oise (4,98 pour 10 000) restent parmi les territoires dans lesquels la densité est la moins élevée.

Pour les gynécologues, l’UFC-Que Choisir rappelle une réduction moyenne de 28 % du nombre de professionnels en exercice. Un «effondrement» est même constaté dans certains territoires, comme les Alpes-de-Haute-Provence (passant de 10 à 1 professionnel en exercice libéral entre 2014 et 2024), l’Aveyron ou la Haute-Marne (11 à 2). Le constat est similaire pour les ophtalmologues. En 2024, la Creuse et Mayotte n’en disposent plus en libéral. Et il reste désormais un seul de ces professionnels de santé en Haute-Saône et dans le Lot. La densité moyenne nationale se réduit de 0,58 à 0,47 ophtalmologue pour 10 000 habitants, sur cette période. Enfin, il n’y a plus non plus de pédiatres libéraux dans les Hautes-Alpes, la Haute-Saône et à Mayotte. La Haute-Marne ou l’Aveyron en ont 1 et 2 en 2024, contre 4 et 6 en 2014.


Photo : Philippe Chagnon / Cocktail Santé
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