Olivier Véran, ministre de la Santé, et Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie ont présenté hier le Plan d’action du gouvernement pour la relocalisation des industries de santé en France, lors de la réunion du Comité stratégique de filière (CSF) « Industries et Technologies de Santé ».
« Le » jour d’après » doit être celui d’une indépendance et d’une autonomie retrouvées dans la production des biens essentiels. Nul ne peut concevoir que la France soit un jour dans l’incapacité de permettre à chacun d’accéder à des soins, à des traitements et à des médicaments », a souligné le locataire de l’avenue de Ségur.
Des précisions ont été apportées suite à l’annonce par Emmanuel Macron, mardi dernier, du déblocage d’une enveloppe de 200 Ms d’€ affectés à la production et la R&D. « Cette enveloppe concerne les seuls projets lancés en 2020 et sera amplifiée en 2021 pour financer de nouveaux projets », précisent les deux membres du gouvernement. Par ailleurs, un appel à manifestation d’intérêt doté de 120 Ms d’€ a été publié hier afin d’identifier les initiatives « qui permettront de faire croître très rapidement la production de médicaments impliqués dans la prise en charge des patients atteints de la Covid-19 ».
La crise sanitaire a également montré la nécessité de consolider l’industrie de santé de notre pays. Le CSF construira ainsi un plan d’action sur la base du rapport de Jacques Biot (ex-patron de polytechnique) sur les pénuries de médicaments essentiels (remis en novembre et finalisé en février dernier). Tous les projets industriels pouvant faire l’objet de relocalisations devront ainsi être recensés, dont les principes actifs de paracétamol.
A l’échelle européenne, les outils de financement de l’innovation ont été mobilisés pour soutenir les projets français. L’appel à projets EIC (European Innovation Council) contribuera à 8 projets pour 57,4 Ms d’€, dont 4 en lien avec le coronavirus.
De son côté, le Leem s’est félicité de la qualité du dialogue avec Olivier Véran et Agnès Pannier-Runacher et « entend contribuer activement au plan de relance industrielle qui sera rendu public par le président de la République mi-juillet ». Il prône une approche globale avec une prise en compte à la fois des enjeux de compétitivité de la chaîne de valeur et d’attractivité. Le représentant des industriels du médicament sera toutefois vigilant sur l’adéquation de « l’alignement affiché par le gouvernement » avec l’action et la décision publique notamment en vue des arbitrages du prochain PLFSS.