Les bénéficiaires du RSA font fréquemment des allers-retours dans les minima sociaux. C’est l’un des constats confirmés par la Drees, qui vient de publier des données sur les trajectoires des personnes percevant ces prestations entre 2007 et 2023.
Parmi les bénéficiaires du revenu minimum âgés de 16 à 64 ans fin 2023, 26 % ne recevaient pas de minima sociaux un an plus tôt. «Une nette majorité des entrants dans le RSA ont cependant déjà connu des difficultés sociales par le passé : parmi les bénéficiaires du RSA de 35 à 64 ans fin 2023, si 21 % ne percevaient pas de minimum social fin 2022, seuls 8 % n’en ont jamais perçu entre 2013 et 2022», souligne le service statistique des ministères sociaux. En moyenne, les bénéficiaires de cette classe d’âge ont touché ces prestations pendant 6 années sur les 10 précédentes. Et 26 % ont même perçu un minimum social chaque fin d’année entre 2013 et 2022. En outre, 41% ont au moins connu une sortie et un retour dans ce dispositif.
Les personnes recevant l’Allocation aux adultes handicapés (AAH) se caractérisent, quant à elles, par un faible taux d’entrée et par une grande persistance dans les minima sociaux. Ainsi 55 % de ceux âgés de 35-64 ans fin 2023 ont perçu un minimum social chaque fin d’année depuis «au moins fin 2013». Les parcours de ces allocataires apparaissent «en comparaison des autres minima, très peu erratiques». Ainsi, seulement 20 % ont connu au moins une sortie et un retour dans les minima sociaux en une décennie. Le fait de s’inscrire durablement dans ces prestations «résulte en grande partie des difficultés d’insertion des adultes handicapés sur le marché du travail», pointe la Drees. De plus, le cumul de revenus d’activité et de l’AAH est possible sans limite de temps, et à des niveaux plus élevés que pour le RSA.
Enfin, les bénéficiaires de l’Allocation de solidarité spécifique (ASS), destinée aux chômeurs en fin de droits, ont le taux d’entrée dans les minima sociaux «le plus élevé», soit 30%. En moyenne, ils ont été exposés à moins de difficultés économiques dans le passé que les allocataires du RSA ou de l’AAH. En outre, la sortie de ces prestations sociales est plus fréquente pour cette catégorie.