dans LIBRES PROPOS & ÉDITOS

Le récent classement des 195 systèmes de santé dans le monde publié par The Lancet confirme l’amélioration des indicateurs pour la France.

L’essentiel des comparaisons porte sur le taux de mortalité de 32 maladies « évitables » à condition d’une prise en charge efficiente des besoins médicaux des patients. Nous sommes passés entre 1990 et 2015 de la 24e à la 15e place. Nous voilà rassurés. Mais l’arbre du progrès ne doit pas masquer la forêt de nos carences perpétuelles : une insuffisance de prévention et de santé publique, une coordination des interventions des acteurs de soins terriblement absente, enfin, une surconsommation de soins non liée à un besoin objectif de santé. Tout cela compose en fait le mandat que nous donnons à notre ministre de la Santé, Agnès Buzyn. Imaginons que la France rejoigne la moyenne européenne pour son taux de mortalité prématuré « évitable ». Nous passerions alors de la 15e à la 5e place. Comme quoi les politiques se trompent souvent sur les véritables enjeux de la santé en nous expliquant que l’accumulation primitive de dépenses est une garantie de résultats. Ce qui est faux scientifiquement et socialement.

Globalement, nous ne manquons pas d’acteurs de soins. Nos carences se nichent dans une insuffisance d’organisation, de fluidité entre les professionnels, les établissements de santé dans nos territoires, de partage des tâches entre médecins et paramédicaux plus que dans la seule question démographique médicale, de continuité de prise en charge des patients atteints de pathologies chroniques.

Tout cela est archiconnu et tout cela doit enfin changer. Quoi de plus passionnant que de s’arrimer à ces chantiers !

Notre séminaire du 1er juin sur les complémentaires santé et le reste à charge (RAC) confirme la nécessité pour tous les acteurs d’ouvrir un temps de réflexion sur leur mission. Deux voies d’action sont possibles : soit un partenariat explicite avec l’assurance-maladie selon une reconfiguration repensée des rôles, soit le maintien de la confusion des genres. Il serait temps de clarifier les choses.


 Crédit Photo: Patrick Bonjour/ Cocktail Santé
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