La Cnamts laisse entendre qu’elle ouvrira des discussions en 2018 sur la rémunération de la télémédecine.
Une bonne nouvelle, susceptible de débloquer enfin une situation absurde, qui n’a que trop attendu. Illustrant au passage le côté terriblement frustrant du système de soins et des comportements des acteurs, tutelle d’Etat en tête, lorsqu’il s’agit d’introduire le changement ou de favoriser l’innovation en santé. La contractualisation des relations Assurance-Maladie – professions de santé a attendu vingt ans pour voir le jour, la carte Vitale a mis trente ans pour être installée et généralisée. La dispensation d’avance de frais, vieux serpent de mer, mettra encore quelques années pour se concrétiser sous des formes adaptées. Bref, l’évidence en santé est un long fleuve peu tranquille. La faute à tout le monde, y compris aux porteurs de réforme, souvent politiquement maladroits et professionnellement incompétents.
La France perd du temps et de l’argent en raison de ses lourdeurs administratives et professionnelles. Autrefois, ce défaut était supportable, parce que nous étions dans une phase de construction de l’offre de soins financée par une croissance, un emploi et des salaires de bonne tenue. Ce monde-là n’existe plus. L’argent public se fait rare, d’où l’impératif d’agir à bon escient. Voilà pourquoi nous demandons à Agnès Buzyn, notre nouvelle ministre de la Santé, de faire, certes tranquillement, mais sérieusement, la révolution. Pas celle d’en haut, comme on en a la mauvaise habitude et qui perd en route 60 % de son impact escompté, mais plutôt celle des talents et des savoir-faire d’en bas, celle des technologies revendiquées, des progrès thérapeutiques reconnus et valorisés et de l’information partagée. Bref, à peu près l’inverse de ce qui s’est passé depuis cinq ans, voire plus.
Terminons notre propos par un sourire. Qui, il y a trois mois, aurait parié sur le retour d’optimisme chez les Français, restons prudent tout de même, avec l’élection d’Emmanuel Macron et la victoire d’En Marche ? Peu de personnes en réalité. C’est bien la preuve que l’avenir nous appartiendra toujours et que la culture du déclin et du repli ne forme pas une perspective. On se sent mieux, non ?