Une grande élection chez un puissant partenaire est toujours l’occasion d’une introspection.
Vues de France, après la folie politique du printemps dernier, les élections allemandes paraissent bien ennuyeuses. Tout semble joué d’avance. On verra la réalité dimanche soir. Depuis longtemps, on nous explique que nous devons rejoindre la réussite économique de notre principal partenaire. Bien que nous soyons différents dans nos fondamentaux, le constat d’un redressement économique français est totalement fondé. Ces jours-ci, on explique toutefois que le miracle économique d’outre-Rhin s’accompagne, se nourrit peut-être, de graves déficits sociaux et publics. Ce qui est tout aussi vrai que le premier énoncé. L’Allemagne ignore trop l’investissement public, notamment en ex-RDA, tout autant qu’une politique sociale plus généreuse, alors qu’elle en a les moyens. On pourrait ajouter à cela que Berlin ne réalise pas assez d’efforts pour porter un dossier européen partagé, tout comme pour assurer les coûts de l’indispensable défense européenne, projetée à l’échelle mondiale. L’affaire se chiffre en dizaines de milliards d’euros. En fait, la France privilégie toujours la posture politique, pendant que l’Allemagne gâte une économie trop égoïste. Mais vendre davantage de Mercedes ne forme pas un projet de société, encore moins une perspective européenne. Angela Merkel doit comprendre enfin cela !
Agnès Buzyn a raison de privilégier la prévention et la pertinence des soins comme moteurs d’une réforme de santé, centrée sur les pratiques et les déterminants sociaux. Après la folie législative de Marisol Touraine, vient le temps, plus apaisé espérons-le, d’une révolution des comportements. L’essentiel attendu sera dans les résultats concrets et moins dans le gestuel, la logorrhée réglementaire ou conventionnelle datée. Raison de plus pour escompter qu’Etat central, ministères et assurance-maladie, bref tous les acteurs du système, agissent enfin de concert pour une vraie innovation. A commencer par changer leur façon de faire en concentrant tout et décidant de tout. Au point d’ailleurs que les ministres, leurs entourages et la haute administration saturent déjà ! Rendez-vous le 15 décembre, jour de l’annonce détaillée de la feuille de route santé du quinquennat.