dans POLITIQUE DE SANTÉ

Dans une récente étude, la Drees revient sur l’état de santé des Français et pointe une «évolution contrastée parcourue par de fortes inégalités».

La population est de plus en plus âgée et le vieillissement se poursuit, avec 16 % de 75 ans ou plus attendus à horizon 2052, contre 9 % aujourd’hui. L’espérance de vie continue de grimper (malgré une baisse conjoncturelle en 2020 suite au Covid-19) mais sur les dix dernières années sa croissance s’amoindrit. L’espérance de vie sans incapacité à 65 ans ralentit aussi mais progresse plus rapidement que l’espérance de vie à 65 ans. Des inégalités territoriales sont observées : on vit moins longtemps dans le Nord et dans l’Est, ainsi que dans les cinq départements et régions d’outre-mer.

Les maladies chroniques surviennent plus fréquemment chez les personnes aux faibles revenus et «conduisent à renforcer les inégalités d’espérance de vie observées entre les plus modestes et les plus aisés». Par exemple, les plus modestes développent 2,8 fois plus souvent un diabète que les plus aisés.
Sur le plan de la santé mentale, l’impact de la pandémie a été important, les jeunes et les adolescents ayant été particulièrement exposés (22% des 15-24 ans étaient concernés par des syndromes dépressifs à la fin du premier confinement, sans retour à des niveaux antérieurs les mois suivants), surtout les femmes.

Les Français restent parmi les Européens buvant le plus d’alcool. Et si la consommation continue de baisser, les alcoolisations ponctuelles importantes augmentent. En 2019, 27% des femmes et 50% des hommes de 15 ans et plus étaient concernés, contre 17% et 42%, cinq ans plus tôt. Le tabac constitue la première cause de mortalité évitable, avec 75 000 décès en 2015. La tendance est cependant à la baisse entre 2014 et 2019 (18,5 % des 15 ans ou plus fument quotidiennement en 2019, contre 25 % en 2014). Toutefois ce repli a connu un coup d’arrêt en 2020, sous l’effet de la crise sanitaire. Et si en France métropolitaine plus de trois habitants sur quatre mangent tous les jours des fruits et légumes, la proportion atteint moins de 50 % dans les DROM, où la consommation de boissons sucrées est plus répandue. 20 % des habitants de métropole et 30 % des habitants des DROM ne font aucun trajet à pied d’au moins 10 minutes par semaine. La surcharge pondérale concerne 45 % des Français, dont 14 % souffrant d’obésité. Les prévalences d’obésité sont plus élevées dans la partie nord de la France où elles dépassent 20 % dans certains départements, ainsi que dans les DROM, sauf à La Réunion. «La part de personnes obèses diminue lorsque le niveau de diplôme ou le niveau de vie augmente », relève la Drees.

Des disparités sont également constatées en matière de prévention. Ainsi, 24 % des femmes de 50-74 ans parmi le cinquième des plus aisées n’ont jamais eu de mammographie ou en ont eu une il y a plus de 2 ans, contre 39 % pour les femmes parmi le cinquième des plus modestes. Dans les DROM, la prévention est moins répandue, surtout à Mayotte où 85 % des hommes de 50-74 ans n’ont jamais eu de dépistage du cancer colorectal (47 % en France métropolitaine). La vaccination contre la grippe saisonnière, qui concerne 6 personnes sur 10 parmi les 75 ans ou plus, est également plus fréquente parmi les personnes les plus aisées.

L’accès aux soins demeure inégal d’un territoire à l’autre, un phénomène accentué «dans un contexte de baisse attendue de la démographie médicale». Or, le risque de renoncement aux soins est plus important pour les personnes les plus défavorisées dans les zones de faible densité médicale.

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