dans LIBRES PROPOS & ÉDITOS

Doucement, mais surement, le chantier du numérique en santé avance.

Avec en point d’orgue, le déploiement en janvier prochain de « Mon Espace Santé »,
l’ex-espace numérique de santé. Attention, ce lancement n’est pas à banaliser car il s’agit, ni plus ni moins, que du portail digital faisant figure de socle des 20 prochaines années en matière de santé numérique. Alors à trois mois de son lancement, on peut s’inquiéter d’une certaine forme de discrétion autour de ce futur déploiement. Or, il ne faut pas se louper.
Ainsi, on doit apprendre du lancement du DMP. Passées les premières semaines, et l’ouverture rapide de millions de dossiers, le soufflet est assez vite retombé. La raison : majoritairement, ils n’ont pas été alimentés par les professionnels de santé. Conséquence directe, peu de monde ont vu l’utilité pratique de s’appuyer sur un tel dispositif. Un tort. Le déploiement de Mon Espace Santé doit démarrer sur d’autres bases.

Paradoxalement, la crise sanitaire qui nous est tombée dessus de façon inattendue aura été un événement fondateur pour faire avancer l’usage du numérique en santé. Avec un peu de recul, que constatons-nous ? Malgré un départ poussif, l’application AntiCovid est désormais parfaitement fonctionnelle et démontre son utilité au quotidien (merci le pass sanitaire !). N’oublions pas non plus la numérisation des plateformes de prise de rendez-vous qui ont joué un rôle central dans le succès de la campagne vaccinale. Et que dire des téléconsultations ? une pratique quasi-anonyme il y a deux ans et qui depuis, est rentrée dans les mœurs. Ces « succès » ont été rendus possibles, non pas du fait de leurs potentialités techniques, mais tout simplement car collectivement tout le monde s’y est mis !

Alors pour le futur lancement de Mon Espace Santé, la clef de la réussite passera par une implication continue de tous et ce, dès le premier jour. Un effort qui doit combiner pédagogie, communication et un travail intensif de coordination des acteurs afin que pour que la première fois, on réussisse à faire travailler médecine de ville et secteur hospitalier sur une même et seule interface informatique. Les pays avancés en matière de santé numérique n’ont pas appliqué une autre recette pour réussir leur révolution digitale.

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