dans LIBRES PROPOS & ÉDITOS
L’espoir d’une loi sur la perte d’autonomie s’éteint peu à peu.
Pourtant, Brigitte Bourguignon, ministre déléguée, n’a pas ménagé ses efforts. Nommée spécifiquement pour porter ce projet, encouragée ainsi par le président de la République, soutenue et suivie en cela par Jean Castex fin juin dernier, l’affaire semblait acquise. Patatras ! Sauf surprise, le séminaire gouvernemental de mercredi dernier a entériné l’enterrement d’une réforme pourtant nécessaire et attendue. Il y aura bien quelques mesures dans le PLFSS, mais il s’agit d’un renoncement. Un énième et comme quoi, il y a un vrai problème politique sur ce dossier.
Déjà, en 1998, Lionel Jospin, alors Premier ministre, entouré d’une équipe de «choc» avec Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn, et porté par une croissance économique sans équivalent depuis 30 ans, avait calé dans l’ambition. Puis, ce fut le tour successivement de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy en 2010. Idem pour François Hollande en dépit des efforts de Michèle Delaunay. Certes, Emmanuel Macron n’avait rien promis pendant sa campagne électorale. Les lendemains de la crise des gilets jaunes semblaient pourtant avoir changé la donne. Ce n’est pas non plus la faute d’expertises, nous croulons sous les rapports et contributions de qualité.

Alors pourquoi cette constance à bloquer cette réforme ?

Nous y voyons deux raisons essentielles. D’abord le volet financier. Décider une vraie réforme implique un financement solide et pérenne. Or, tous les sondages le montrent, les Français rechignent à une hausse des cotisations et des impôts, à payer plus de droits de mutations, ou encore à consacrer une ou plusieurs journées de travail supplémentaires à cette cause sociale.
En second lieu, l’appétence de l’opinion sur ce thème reste faible. L’attente de nos compatriotes en matière d’action publique se situe ailleurs.
Pour faire sens, ce projet aurait dû voir le jour dès le début du quinquennat en portant une approche globale incluant une ambitieuse feuille de route sur l’emploi et les services à domicile et sur l’investissement nécessaire à l’adaptation des infrastructures. Bref une vraie dynamique intergénérationnelle bénéfique à tous. Gageons cependant que la question figurera dans le débat présidentiel à venir.
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