S’il existe bien un sujet qui revient souvent sur le devant de l’actualité, c’est celui de la transition verte.
Et à défaut de définir une stratégie nationale de santé, dont la France est toujours dépourvue depuis bientôt un an et demi, les pouvoirs publics ont récemment posé les premiers jalons d’une planification écologique pour notre système sanitaire. Si pour certains tout ceci peut sembler anodin, cette ambition est loin de relever du gadget ou du simple effet de communication si souvent prisé (à tort) par les temps qui courent. Qui plus est quand notre système de soins représente près de 8 % des émissions de gaz à effet de serre nationale soit 50 millions de tonnes de CO2 réparties quasiment à l’équilibre entre les acteurs de l’offre de soins et les industriels.
Difficile devant ces chiffres de ne pas avoir le sentiment que nous atteignons le bout de quelque chose. Personne n’est dupe, on ne pourra pas continuer sur cette dynamique consumériste ad vitam aeternam. En cela, définir une trajectoire plus sobre et plus soutenable semble inévitable. Rien d’étonnant donc à trouver de solides volets dédiés à la transition écologique dans chacune des conventions d’objectifs et de gestion (COG) des administrations publiques de la protection sociale. Avec derrière ce qui peut sembler passer à première vue pour de nobles intentions, de véritables feuilles de routes contraignantes menant à réinterroger en profondeur les modèles organisationnels et de production des organismes de Sécu. Les acteurs privés ne sont d’ailleurs pas en reste sur cette thématique. Tout le monde semble tirer dans la même direction.
De même, les usagers et patients que nous sommes, ne peuvent s’exonérer de tout effort. Cela passera forcément par un changement profond des pratiques et des comportements. Les professionnels du soin doivent également monter au front en procédant à moins d’achats, moins de prescriptions, moins de déplacements. Évidemment, d’aucuns y verraient ici un lien un poil caricatural entre économies écologiques et économies budgétaires. Et si cela devait être le cas, serait-ce si mal que cela ? Après tout, si nous n’agissons pas individuellement dès maintenant, qui nous dit que demain nous ne serons pas contraints de le faire collectivement ? Le dos au mur, une fois encore.