Le mélodrame de fin d’année de l’avenue de Ségur n’a pas fait rire grand monde.
Pis, il porte un coup de plus à la crédibilité de l’action politique. Par les temps qui courent, nul n’en avait besoin. Alors que le jeu des pronostics bat encore son plein, un constat devrait s’imposer : le profil du (ou de la) futur(e) ministre de la Santé n’a pas forcément besoin d’être celui d’un expert ou d’une personnalité « qui imprime » médiatiquement. Notre politique sanitaire a avant tout besoin d’un cap et d’un peu de cohérence.
Drôle de pays qu’est le nôtre à avoir connu sept ministres de la santé en 6 ans, tout en cumulant année après année les PLFSS et les divers projets de loi ambitionnant de révolutionner tout ou partie de l’organisation de la sphère sanitaire et sociale. Bon courage à ceux qui essaient de trouver dans ce maelstrom une quelconque forme de logique à défaut de rationalité. Un zest de continuité ne nous ferait pas de mal tant cette instabilité chronique des décideurs et du champ d’action, ne fait pas très sérieux. Certes, le secteur est « usant » mais un tel turnover organisationnel et réglementaire interroge, quand il ne finit pas de déstabiliser un secteur déjà fragilisé.
Alors en cette période de vœux, que pouvons-nous souhaiter pour notre système sanitaire, et plus globalement à l’ensemble de notre écosystème de protection sociale ?
De la continuité dans les actions entreprises ? Sûrement.
Un peu de mesure dans les discours et les postures ? Cela ne fait jamais de mal.
De la volonté de déconcentrer ce qui peut l’être et de redonner le goût d’innover aux acteurs ? Qui pourrait aller contre cela ?
Enfin, nous ne pouvons omettre de rappeler que maintenir un peu de sérieux budgétaire serait fort souhaitable tant la trajectoire des dépenses publiques pour les années à venir s’annonce difficilement contrôlable.
Comme chaque année, croisons les doigts pour que ces belles résolutions durent cette fois-ci au-delà du seul mois de janvier.