Le président de la République nous avait promis en fin d’année dernière que ce mois de janvier serait l’occasion d’organiser un grand rendez-vous avec la nation.
Faut-il voir dans le récent remaniement ou dans sa conférence de presse des premiers éléments de réponse aux nombreuses frustrations de nos concitoyens ? Les choses ne sont pas toujours simples en Macronie, à défaut d’être claires. Quoiqu’il en soit, une nouvelle équipe est en place et gage à elle de faire preuve d’engagement et de sérieux dans les nombreux chantiers qu’elle aura à assumer.
Problème, les premiers pas sur le terrain de la nouvelle ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités ont été éclipsés par les annonces fracassantes d’un Gabriel Attal promettant 32 Mds € nouveaux pour notre système sanitaire, hôpitaux publics en tête. Totalement inattendue, cette annonce a provoqué un début de séisme. Un nouveau Ségur se prépare-t-il ? Que nenni, seulement un tour de passe-passe visant à faire passer l’évolution programmée de l’Ondam d’ici la fin du quinquennat pour une vague inédite d’investissements. L’effet de com’ est certes là, mais que dire du sérieux de la démarche politique ?
Mais, il nous faut aller plus loin. L’événement de ce numéro, que nous consacrons au traitement de la dette sociale, ne pouvait pas mieux tomber. Osons poser la question qui fâche : nos gouvernants ont-ils pris toute la mesure du défi budgétaire qui nous attend ? On est parfois en droit de s’interroger tandis que continuent de s’empiler les annonces de baisses d’impôts ou d’extension des prestations servies par la Sécurité sociale et ce, bien que nous consacrons plus de 2 Mds € par an au seul paiement des intérêts de notre dette sociale. Ce décalage avec la réalité de nos comptes publics appelle à une prise de conscience globale. Les Français comprennent-ils vraiment la hauteur des enjeux, eux qui se déclarent préoccuper par la situation dans chaque étude d’opinion portant sur cette problématique ? Le fameux « trou » de la Sécu ne disparaitra pas par magie. Chacun devra assumer sa part d’effort.
Alors oui un rendez-vous avec la nation s’impose. Mais celui-ci ne devra pas occulter la thématique de la responsabilité. Que celle-ci soit collective ou individuelle. Tous les voyants sont au rouge. Sans rupture dans le statu quo dans lequel nous nous confortons, cela risque de durer.