dans POLITIQUE DE SANTÉ

Dans une lettre ouverte adressée au Premier ministre, François Bayrou, ainsi qu’aux ministres de l’Agriculture, de la Transition écologie et de la Santé, 87 organisations (dont notamment France Assos Santé, Action contre la faim, Renaloo, le Collectif National des Associations d’Obèses) dénoncent un «retard incompréhensible» dans l’adoption de la Stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat.

Ces acteurs soulignent ainsi «l’urgence à agir», alors que 16% de la population déclare ne pas manger à sa faim et que 20% des étudiants dépendent de l’aide alimentaire. En outre, la moitié de la population est en surpoids et 10 millions d’adultes en situation d’obésité. Les organisations alertent également sur la hausse du diabète et des cancers liés à l’alimentation.

Or, «la responsabilisation du consommateur ne permettra pas d’inverser la tendance» rappellent-elles. Deux leviers sont ainsi évoqués pour «améliorer l’accès à une alimentation saine, durable et choisie et garantir le droit à l’alimentation de tous». D’une part «accompagner les agriculteurs vers des pratiques agricoles rémunératrices, économes en intrants, respectueuses du bien-être animal et qui préservent les écosystèmes». Et d’autre part, «transformer l’offre et les environnements alimentaires». Mais la stratégie en consultation ne permettrait pas de répondre suffisamment à ces objectifs.

Le collectif d’associations demande l’interdiction de la publicité et du marketing pour des produits trop gras, trop sucrés et trop salés, en particulier ciblant les enfants, et de rendre obligatoire l’affichage du Nutri-score. Il appelle également à plus de transparence sur les prix ainsi qu’à un encadrement des marges des distributeurs et des industriels «sur les produits sains et durables». Autre demande : «mettre en place des objectifs d’approvisionnement en produits biologiques, équitables et de qualité pour les enseignes de la grande distribution, sur le modèle de la loi EGAlim, associée à une restriction de la surface de vente dédiée aux produits trop gras, trop sucrés, trop salés et aux aliments ultra-transformés». Les organisations signataires plaident également pour la fixation d’une «trajectoire globale et chiffrée d’évolution du système alimentaire vers moins et mieux de produits animaux d’ici 2030». Elles réclament enfin un financement pérenne des Projets Alimentaires Territoriaux (PAT) «à hauteur de 80 Ms € par an» et la nomination d’un délégué interministérielle en charge de la mise en œuvre et du suivi et évaluation de la future stratégie.


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Photo : Freepik
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