France Assos santé publie les résultats de son enquête sur les soins à domicile réalisée par BVA/Xsight*. Elle révèle notamment un très fort taux de satisfaction chez les patients concernés (92%).
Dans la majorité des cas, ces soins ont été reçus pour des prises en charge ponctuelles, postopératoires (73%). Le suivi au long cours représente 25% des situations. En outre, 17% des patients sont suivis pour une maladie chronique, 11% pour une perte d’autonomie liée à l’âge, 6% pour un handicap et 5% pour des soins palliatifs.
Une large majorité (72%) des interrogés ont fait le choix d’être soignés à domicile. Cette proportion grimpe à 84% pour les prises en charge à long terme.
Plus de 9 personnes sur 10, patients ou proches, se déclarent satisfaites des soins reçus ou dispensés chez elles. Les droits fondamentaux sont respectés : la douleur est prise en charge (84%), l’intimité du domicile est considérée (86%) et le patient reçoit des informations claires sur la mise en œuvre des soins (91%).
En termes d’accès, le constat global «globalement» satisfaisant (près de huit patients sur dix concernés ont jugé l’accès à un professionnel de santé facile) masque de grosses disparités. Parmi ceux ayant rencontré des difficultés pour accéder à un professionnel de santé, un quart ont des prises en charge pour des suivis plus lourds, hors post-hospitalisation (maladie chronique, perte d’autonomie liée à l’âge, soins palliatifs…). En outre, 33% des répondants en situation de perte d’autonomie liée à l’âge ont rencontré des obstacles pour cette prise en charge. Les populations les moins défavorisées sont également confrontés à plus de difficultés que la moyenne (31% contre 20%). Les infirmiers (31%), kinésithérapeutes (31%) et médecins traitants (30%) sont les professionnels les plus durs à trouver. Au total, 11 % des patients ont dû renoncer à des soins, en raison de ces difficultés d’accès mais aussi, dans une moindre mesure, pour des motifs financiers. Enfin, 70 % des proches aidants rapportent des impacts négatifs de ce type de prise en charge, en termes organisationnels et de lourdeurs administratives.
Après ces enseignements, France Assos Santé «réitère sa demande en faveur du déploiement d’équipes de soins traitantes coordonnées sur tout le territoire». Le représentant des usagers du système de santé souligne que la proposition de loi relative à l’évolution de la profession d’infirmier, qui sera examinée le 10 mars prochain à l’Assemblée nationale, ainsi que l’accès direct aux infirmiers en pratique avancée (IPA) «vont dans le bon sens, mais appellent d’autres mesures conséquentes». Parmi ces dernières, «le renforcement des structures de soins à domicile, pour répondre à la mutation du système de santé et aux attentes des patients, sans oublier les aidants dont la charge mentale n’est pas mince».
* Enquête réalisée auprès de 500 personnes ayant reçu des soins à domicile, ou ayant organisé / suivi ces soins pour un proche au cours des cinq dernières années.