Alors que le 100% santé est entré en vigueur en début d’année pour l’optique, l’Igas et l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (Igésr) viennent de rendre au gouvernement leur rapport visant à améliorer la filière visuelle.
Avec ses quelque 60 000 professionnels (principalement des ophtalmologistes, des orthoptistes et des opticiens-lunetiers) et un financement à hauteur de 10 Mds €, «essentiellement par les assureurs complémentaires», la filière «présente encore certaines caractéristiques insatisfaisantes», relèvent les deux inspections.
Elles soulignent en particulier des délais d’obtention de rendez-vous chez un ophtalmologiste trop longs (proches de 3 mois), malgré des troubles de la vision fortement répandus dans la population (35% des adolescents et 70 % des adultes concernés). Par ailleurs, la spécificité française de passer systématiquement par un ophtalmologiste est relevée.
L’Igas et l’Igésr formulent 28 propositions visant à raccourcir (à horizon 2 ou 3 ans), les délais d’accès à la prescription et à moderniser les formations, «en cohérence avec l’évolution des métiers». Ces préconisations visent notamment à soutenir la démographie des ophtalmologistes et favoriser le développement des équipes de soins pluri-professionnelles. Par ailleurs, les opticiens et les orthoptistes auraient davantage de responsabilités en matière de dépistage et de traitement des troubles simples. Les orthoptistes pourraient également avoir un rôle accru pour la prise en charge de patients dont la pathologie est stabilisée. Et si les délais de prise de rendez-vous ne baissent pas significativement d’ici deux ans, «la mission préconise d’autoriser la primo-prescription des verres correcteurs par les opticiens-lunetiers et les orthoptistes pour les jeunes adultes ayant une faible correction de la vision, comme cela se fait dans d’autres pays européens». Une «pratique avancée», sur le modèle de celle des infirmiers pourrait être créée.
