2024 restera comme un grand millésime pour les amateurs de paradoxes français.
Un aspect propre à la culture de notre pays qui au fil du temps nous fait passer progressivement de l’étonnement à l’irritation. Car si d’un côté, nous avons su montrer un savoir-faire incontestable dans l’organisation des Jeux olympiques ou dans la magnifique mise en scène de la réouverture de Notre-Dame en mondovision. De l’autre, le spectacle offert par cette année par notre classe politique fut des plus déplorables. Finalement, pas de quoi être pour le pays qui a inventé le concept des « vitrines de Noël » au XIXe siècle. Le hic étant que si nous sommes des champions en ce qui concerne nos devantures, nous postulons sérieusement au bonnet d’âne pour le management de notre arrière-boutique. Guidés que nous sommes de nous contenter sempiternellement de « l’à peu près ». Résultat des courses un sentiment de gâchis qui prévaut toujours.
Qu’il pourrait être tentant de pouvoir effacer d’un coup de baguette magique la succession de mauvais choix, et parfois même de contresens, auxquels nous avons pu assister au cours de cet exercice. Si une bonne partie de la faute revient à l’exécutif, le chef d’État en tête, comment minorer le rôle tenu par nos élus, nos représentations patronales et syndicales, nos médias et plus largement, par nos concitoyens dans ce marasme général ? Personne ne peut s’exonérer de toute responsabilité dans ce naufrage collectif. Autant d’atouts et tant de difficultés à agir par consensus ! Et c’est avec une forme de crainte, à peine voilée, que nous nous projetons sur demain.
Alors que les fêtes de fin d’année s’approchent à grands pas, si nous devions ne formuler qu’une seule demande au père Noël pour notre liste de cadeaux, celle-ci serait que celui-ci referme au plus vite le livre de 2024. Et surtout, qu’il s’abstienne de nous offrir les tomes suivants s’ils sont du même acabit !