Après l’intervention d’Emmanuel Macron, mercredi soir, Jean Castex et les ministres concernés ont précisé les mesures du nouveau confinement, hier en fin d’après-midi.
«Beaucoup de règles connues en mars et avril dernier seront reconduites», a annoncé le Premier ministre. Comme pendant le premier confinement, les Français peuvent sortir de leur domicile avec une attestation pour faire des courses alimentaires, se rendre ou revenir de leur travail (si le télétravail n’est pas possible), pour des motifs médicaux ou des raisons familiales impérieuses, pour l’assistance aux personnes vulnérables et précaires (notamment en situation de handicap), pour une convocation judiciaire ou administrative ou encore, pour la participation à des missions d’intérêt général «sur demande de l’autorité administrative» (comme les maraudes des associations de lutte contre la pauvreté ou les distributions d’aide alimentaire à domicile). Les déplacements pour «prendre l’air», pratiquer une activité physique, ou sortir les animaux domestiques sont autorisés pendant une heure et dans la limite d’un kilomètre. De nouvelles dérogations s’appliquent, en lien avec les modalités de ce nouveau confinement, notamment pour accompagner et aller chercher les enfants à l’école.
Les établissements scolaires (jusqu’au lycée inclus) restent ouverts, le masque sera toutefois obligatoire à partir de 6 ans, de même pour les crèches. Une attestation permanente peut être délivrée dans ce cadre, ainsi que pour les travailleurs ne pouvant exercer leur activité à distance. Jean Castex et Elisabeth Borne, ministre du Travail, ont toutefois martelé que le télétravail est la règle pour les fonctionnaires comme les salariés du privé.
Les personnes qui ne respecteraient pas les conditions du confinement encourent une amende de 135 €.
Les guichets des services publics ou des opérateurs chargés d’une mission de service public (comme les Caf par exemple) restent ouverts. L’accès aux parcs, jardin et aux plages est autorisé. En revanche les établissements accueillant du public demeurent fermés : bars, restaurants, salles de spectacles, salles de sports, salons, foires, expositions, etc. Les commerces concernés et restaurants pourront continuer de fonctionner pour les activités de livraison et de retrait de commandes.
«Nous nous fixons un objectif absolu d’accompagner tous les malades (…) cela passera par la mobilisation exceptionnelle des professionnels de santé», a souligné Jean Castex. Olivier Véran a annoncé une augmentation des lits de réanimation «au fur et à mesure que les besoins augmentent», leur nombre devrait bientôt dépasser les 7 000. Par ailleurs, 40 évacuations sanitaires ont déjà eu lieu, des régions Auvergne-Rhône-Alpes et Occitanie vers la Bretagne et la Nouvelle-Aquitaine, moins impactées. «Cette solidarité entre les régions permet d’éviter une saturation trop rapide de nos hôpitaux», a expliqué le ministre de la Santé. Dans les régions «les plus en tension», il appelle à la déprogrammation des actes médicaux. Toutefois la prise en charge des cancers, des greffes, des malades chroniques «requérant des soins urgents», et des soins psychiatrique doit rester privilégiée. Pour augmenter les capacités des hôpitaux, plus de 9 000 soignants sont déjà inscrits sur la plateforme Renfort-RH, lancée mi-octobre. Par ailleurs, 7 000 soignants ont été formés aux techniques de réanimation et de prise en charge de la Covid pendant l’été. Les étudiants en santé pourront également être mobilisés. Et la médecine de ville sera mise à contribution.
Sur le plan économique, Bruno Le Maire a annoncé une série de mesures de soutien aux entreprises (15 Mds € au global par mois), notamment un report des cotisations sociales (1 Md €) et la poursuite du dispositif de chômage partiel (7 Mds €). Un nouveau projet de loi de finances rectificative sera présentée lors du prochain Conseil des ministres, mercredi prochain.