La candidate LR a dévoilé le volet santé de son programme dans une interview au Quotidien du médecin, en amont d’un déplacement à Oyonnax consacré au sujet.
Valérie Pécresse souhaite d’abord revaloriser la consultation des généralistes à 30 € «sans impact pour le reste à charge des patients» et engager dans ce cadre une négociation conventionnelle. Elle veut aussi augmenter les tarifs des spécialistes. «Je souhaite également rémunérer davantage les consultations réalisées en urgence», ajoute la candidate.
Défendant un plan «zéro désert de santé», elle plaide pour un alignement de l’internat «de médecine générale sur celui des autres spécialités», précisant «cette quatrième année devra être une année utile de formation et se traduira par la création d’un statut de Docteur junior en médecine générale qui permettra reconnaissance et autonomie aux jeunes médecins». La présidente de la région Île-de-France veut ainsi mettre en place «une année de formation supplémentaire qui s’exercera dans les maisons de santé, dans la région de formation, mais en priorité dans les zones en tension, avec une sorte de compagnonnage», qui concernerait 3 800 jeunes médecins. Elle préconise également une décentralisation du système.
Pour permettre le recrutement, déjà annoncé, de 25 000 soignants hospitaliers supplémentaires, elle mise sur un «vrai pacte de fidélisation et d’attractivité des métiers de santé avec une nouvelle alliance territoriale entre l’État et les collectivités locales». Par ailleurs, un «choc de formation» est avancé pour doubler le nombre de soignants formés au cours du quinquennat.
En matière de gouvernance hospitalière, ce projet «prévoit une nouvelle étape d’autonomie hospitalière, qui passe par des statuts rénovés permettant plus de souplesse et de confier de larges responsabilités et délégations de gestion notamment aux médecins chefs de service». Le rachat des RTT stockées sur les comptes épargne temps des personnels est aussi évoqué. A propos de la tarification, la T2A serait conservée mais enrichie «avec un vrai financement à la qualité des soins». «Un référentiel obligatoire» pour tous les Ehpad est également évoqué.
A propos de la «Grande Sécu», Valérie Pécresse se déclare «contre l’étatisation». «Aujourd’hui, les mutuelles sont de grands acteurs de la prévention, ce que ne fait pas la Sécurité sociale ou peu. En revanche, elles sont sans doute trop chères, donc il faut que – comme dans ma région, avec la création d’une mutuelle régionale — on arrive à une modération de leurs prix», ajoute-t-elle.