Le PLFSS 2023, dont la discussion en plénière de l’Assemblée nationale débute, n’aura pas permis le rassemblement des acteurs de la prise en charge de soins.
Une fois de plus, dirons-nous. Il est tout de même dommageable que ni l’État, au travers des crédits qu’il distribue, et ni l’Assurance Maladie, véritable voiture-balai de toutes les demandes politiques et sanitaires au risque de la confusion des besoins à satisfaire et des missions essentielles que la solidarité nationale requiert, n’auront su assumer cette tâche.
Notre propos vise ici directement l’oubli, le refus, par le gouvernement et les parlementaires d’associer les organismes complémentaires d’assurance maladie à un co-financement des actes de prévention. L’occasion leur était donnée avec l’instauration des trois rendez-vous bilan et action de prévention aux âges pivots de la vie du patient. La communauté médicale et les associations de patients se félicitent de cette démarche. Mais tel que le texte de loi l’induit, ce progrès est bancal. Et ce, pour deux raisons. D’abord, la rémunération prévue pour ces consultations longue et complexe fait problème : 46 euros pour les 25 ans, puis 25 € pour les âges supérieurs. Soit le tarif d’une consultation de base d’un médecin généraliste traitant. Est-ce vraiment sérieux de ne pas valoriser économiquement ces actes de prévention ? À juste titre les syndicats de médecins s’offusquent de cela. Quelle crédibilité donner à la démarche si on banalise financièrement un tel besoin de santé publique. Ne serait-ce qu’en direction de patients précaires, porteurs de risques majeurs ?
En second, la non-association des Ocam est une erreur. En quoi leur participation économique et technique, sous des formes multiples possibles, présente-t-il un danger pour la solidarité nationale ?
Là, l’incompréhension est totale. En particulier, pour la Mutualité, acteur connu et reconnu sur le credo de la prévention. Celle-ci, jugée parent pauvre du système avec les questions de santé au travail, est l’affaire de tous. Et donc, aussi des Ocam. L’occasion était belle pour un partenariat national et de terrain autour d’une démarche de qualité et mobilisatrice. Une question de bon sens.
Raté pour l’instant ! L’égoïsme étroit de l’État prévaut. Puissions-nous espérer que le débat parlementaire réparera cette omission. Espérons, espérons…