Les Français ne goûtent guère aux comparaisons européennes pour amoindrir leurs ressentiments envers le gouvernement.
À tort ou à raison, chacun se fera sa religion. Mais les nuages s’amoncellent : guerre en Ukraine, crise énergétique, forte poussée de l’inflation, risque de récession, craintes sur les entreprises, conséquences sur l’emploi, sans oublier les réformes sociales contestées en vue, celle des retraites au premier chef. Bref, l’automne, même doux, laisse entrevoir un avis de tempête politique et social pour la suite.
Dans ces conditions, le pilotage social du pays relève plutôt du coupe-gorge !
Sur les retraites, par exemple, les discussions bilatérales se poursuivent cahin-caha. À force de vouloir réduire les tensions avec les syndicats modérés, le gouvernement enfourche la méthode de Nicolas Sarkozy de 2008 lors de la réforme des régimes spéciaux, SNCF en tête. Afin de calmer la CGT de Bernard Thibault, le chef de l’État de l’époque, exigea des dirigeants de la société nationale des hausses considérables de salaire. La symbolique de la réforme l’emporta sur la crédibilité financière. Au point que la Cour des comptes sabra la démarche économique dans un sévère rapport.
L’affaire pourrait revenir avec la question du report de l’âge légal au-delà des 62 ans. L’État lâcherait d’abord des acquis majeurs, sur les carrières longues, la pénibilité, contreparties parmi d’autres sujets. Et ce, espérant un modus vivendi avec les syndicats pour éviter la paralysie de l’économie début 2023 dans un climat de grèves. Quitte finalement à revoir sa construction économique fortement à la baisse ? Sacrée période en réalité. Ainsi doit aller la France, paraît-il.