Une étude publiée hier pointe un risque accru de maladies cardiovasculaires associé à la consommation d’aliments moins bien classés sur l’échelle du Nutri-Score.
Principale cause de mortalité en Europe occidentale, les maladies cardiovasculaires représentaient un tiers des décès en 2019. Et environ 30% de ces derniers seraient liés à l’alimentation. Dans un article publié hier dans le Lancet Regional Health-Europe, une équipe associant des chercheurs de l’Inserm, d’INRAE, du Cnam, de l’Université Sorbonne Paris Nord et de l’université Paris Cité, en collaboration avec des chercheurs du Centre international de recherche sur le cancer (OMS-CIRC), rapporte un risque accru de maladies cardiovasculaires associé à la consommation d’aliments moins bien classés au Nutri-Score. Ces travaux s’appuient sur la nouvelle version du système d’étiquetage nutritionnel, qui devrait prochainement entrer en vigueur en France.
«Ces résultats, combinés à l’ensemble des données disponibles concernant le Nutri-Score et l’algorithme qui le sous-tend, confirment la pertinence du Nutri-Score en tant qu’outil de santé publique pour guider les consommateurs dans leurs choix alimentaires dans une optique de prévention des maladies chroniques», souligne Mélanie Deschasaux-Tanguy, chargée de recherche Inserm.
La publication de cette nouvelle étude intervient alors que Danone va retirer le Nutri-Score de certains produits. Comme d’autres industriels avant lui, le groupe veut éviter une note très dégradée sur ses emballages. France Assos Santé condamne cette décision. Le représentant des patients et des usagers du système de santé «continuera à plaider pour que les pouvoirs publics jouent leur rôle de régulation de l’offre alimentaire». Il les appelle à faire de ce système «un des dispositifs majeurs de prévention, en rendant son affichage obligatoire».
En début de semaine, une étude de Santé publique France a confirmé et documenté la hausse du surpoids et de l’obésité en France entre 1996 et 2017. La proportion d’hommes se déclarant en surpoids a augmenté de 40% à 48% entre 1996 et 2008 et «semble depuis s’être stabilisée». L’obésité, quant à elle, concernait 13% des hommes en 2017 (contre 7% en 1996). Chez les femmes, le surpoids, inférieur à 25% au début de la période, a atteint 39% vingt ans plus tard. Elles étaient 14% à être obèses en 2017 (contre 6% en 1996). Pour l’agence nationale de santé publique, ces résultats justifient «la poursuite, voire l’intensification, des programmes de lutte contre le surpoids et l’obésité», notamment «en encourageant une alimentation saine et équilibrée»…