«En matière de santé périnatale, la France connaît un décrochage marqué depuis plus d’une dizaine d’années par rapport à ses voisins européens», alerte la mission d’information sénatoriale sur la santé périnatale dans son rapport rendu mercredi dernier.
Le document rappelle ainsi la dégradation alarmante de certains indicateurs, alors que l’Hexagone se classe désormais 20ème sur 28 concernant les taux de mortinatalité (enfants nés sans vie) et 22ème pour les taux de mortalité infantile.
A l’issue de six mois de travaux – conduits sous la houlette d’Annick Jacquemet (UC), présidente et de Véronique Guillotin Sénatrice (RDSE) rapporteure – la mission appelle «à apporter une réponse organisée et assumée à la fragilité actuelle de l’offre de soins périnatals, qui fait peser des risques sur la santé des mères et des nouveau-nés, et menace l’équité sociale et territoriale». Elle préconise ainsi l’adoption d’ «une véritable stratégie nationale de santé périnatale».
La rapporteure recommande de réaliser un audit national des situations de chaque structure dans son contexte territorial. Puis sur cette base (et non en s’appuyant sur le seuil d’activité), une transformation globale de l’offre de maternités devra être lancée «assurant un haut niveau de sécurité sur des plateaux techniques moins nombreux mais permettant une pluralité de projets de naissances» ; «une accessibilité des structures au regard des contraintes territoriales et une amélioration de l’offre de transport médical d’urgence» ; «une offre de proximité renforcée garantissant un meilleur suivi prénatal et post-natal immédiat sur le territoire».
La mission se penche également sur le suivi et l’accompagnement «de proximité» autour de la naissance de l’enfant. Elle identifie différents leviers notamment le renforcement de l’information des jeunes parents. Par ailleurs, «un modèle viable de financement des services de PMI» devra être assuré et la prise en charge de certains actes entre les départements et l’Assurance maladie clarifiée. Après la naissance, le service Prado maternité devrait être «relancé et renforcé» pour «faciliter et sécuriser» le retour à domicile. Autre piste : labelliser les offres d’accompagnement autour des 1 000 premiers jours, notamment dans une démarche «d’aller vers».