Un récent rapport publié par l’Igas dresse un état des lieux des centres de santé pluriprofessionnels et en évalue la situation économique, financière et organisationnelle.
En 2022, 586 centres de santé (CDS) pluriprofessionnels étaient en activité. Ces structures se sont fortement développées entre 2016 et 2022, avec une hausse de 65 %. Elles employaient près de 7 750 professionnels médicaux, dont environ 6 000 médecins, un peu plus de 1 450 chirurgiens-dentistes et près de 3 900 professionnels paramédicaux. Leur gestion est assurée principalement par des associations (40 %), des collectivités territoriales (23 %), des organismes de Sécurité sociale (18 %) et des organismes mutualistes (7%).
Entre 2016 et 2022, l’augmentation des charges d’exploitation a fortement impacté la rentabilité de ces centres. Dès lors, leur situation économique apparaît «préoccupante» et bon nombre d’entre eux se retrouvent en déficit. «Cela est dû, pour une large part, à une augmentation de la masse salariale, plus rapide que celle des effectifs, non compensée par une hausse de la productivité des médecins», explique l’Igas.
Alors que certaines de ces structures ont un rôle essentiel en matière de lutte contre la désertification médicale de réduction des inégalités d’accès aux soins, l’Inspection générale formule vingt pistes pour consolider le modèle de rémunération actuel, inciter à une prise en charge coordonnée et augmenter la file active des patients. Elle plaide notamment pour un accompagnement méthodologique, financier et un renforcement du suivi des centres, «assuré par les autorités sanitaires et les caisses de l’Assurance maladie».
En outre, cette dernière devrait «mettre à niveau son offre de service pour offrir les mêmes services d’accompagnement et d’accès aux téléservices (Ameli Pro) et aux télédéclarations aux centres de santé qu’aux professionnels libéraux». La mission préconise également d’autoriser un exercice mixte au sein des centres de santé (libéral ou salarié). La spécificité pluriprofessionnelle devrait aussi être mieux rémunérée. Enfin, pour les centres prêts à mettre en place des équipes pluriprofessionnelles traitantes basées sur un partage des tâches entre médecins et infirmières, la mission «recommande d’établir les fondations d’un nouveau modèle de tarification, fondé sur la capitation».