La HAS a présenté le 2 mars dernier une actualisation de trois avis portant sur la vaccination contre la Covid-19, prenant en compte les derniers travaux scientifiques.
La Haute autorité met à jour ses recommandations (formulées le 30 novembre dernier) concernant les facteurs de risque de développer une forme grave. Son analyse s’appuie en particulier sur deux études françaises de grande ampleur : celle d’Epi-Phare menée par l’Assurance maladie et l’ANSM, et celle du Programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI) réalisée par le département d’information médicale de Bordeaux. Ces données permettent de confirmer l’âge comme facteur prépondérant dans les formes sévères et de décès liés à la Covid-19, avec jusqu’à 16 fois plus de risques de mourir au-delà de 80 ans par comparaison aux 18-49 ans.
La présence de certaines comorbidités est également confortée comme facteur de risque, «même si leur impact est moindre». La HAS en ajoute 4 en complément de celles déjà identifiées : maladies hépatiques chroniques, en particulier la cirrhose ; troubles psychiatriques ; démence ; antécédent d’AVC. Elle distingue également les pathologies «à très haut risque de décès», justifiant une priorisation quel que soit l’âge : trisomie 21 ; personnes transplantées ; insuffisants rénaux dialysés.
Pour simplifier l’accès à la vaccination, l’autorité publique indépendante a, comme annoncé la veille par Olivier Véran, «redéfini la place du vaccin AstraZeneca dans la stratégie vaccinale en élargissant son utilisation aux personnes âgées de plus de 65 ans». Pour cette mise à jour, elle se fonde sur les résultats «très encourageants» d’une étude écossaise.
Autre levier pour permettre une accélération du rythme des injections : «multiplier les lieux de vaccination, en diversifiant les vaccinateurs et en étant au plus près de la population à vacciner». Dans la continuité de son précédent avis concernant le vaccin d’AstraZeneca, la HAS se prononce pour «l’extension des compétences vaccinales des pharmaciens, des sages-femmes et des infirmiers pour l’ensemble des vaccins contre la Covid-19 incluant les vaccins à ARNm». Elle recommande que la prescription puisse être faite en officine, sauf chez les femmes enceintes, et les personnes présentant un trouble de l’hémostase ; et par les sages-femmes en particulier la femme enceinte, «et dans l’entourage de celle-ci et de son enfant».
Toutefois, compte tenu des disponibilités limitées des stocks, la Haute autorité préconise de favoriser «à ce stade» la prescription par les médecins, également afin de prioriser les plus vulnérables.
Photo : Philippe Chagnon / Cocktail Santé