Dans une récente étude, réalisée en vue du dernier rapport Charges et produits, la CNAM se penche sur les enjeux et les conditions de réussite d’une couverture vaccinale anti-HPV, en France, en Australie, aux États-Unis et au Danemark.
Dans l’Hexagone, la vaccination contre les infections par les papillomavirus humains (HPV) a été recommandée «très rapidement» après la disponibilité du vaccin sur le marché en 2006. Pourtant, la couverture vaccinale reste très modérée : elle ne dépassait pas 44,7 % pour les filles et 15,8 % pour les garçons en 2023.
Prioritairement recommandée chez les filles (les infections HPV ayant d’abord été identifiées comme cause principale des cancers du col de l’utérus), la vaccination a ensuite été élargie aux garçons, entre 2013 et 2022. Dans les pays avec une forte couverture, à commencer par l’Australie pionnière en la matière, la vaccination devrait permettre une diminution importante du taux de mortalité de cancers liés aux papillomavirus, selon plusieurs études citées par la CNAM. «Ces résultats très encourageants (…) ont conduit l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) à intégrer la vaccination contre les HPV dans ses recommandations sur les stratégies de vaccination mondiale et nationale, visant à atteindre un objectif de taux de couverture vaccinale entre 80 et 90 % en 2030», souligne la caisse nationale. Pour rattraper son retard, la France a déployé l’année dernière une campagne en milieu scolaire. Adressée aux élèves de 5e après l’autorisation de leurs parents, elle «semble avoir eu un effet prometteur» puisque la couverture a progressé de 17 points chez les filles et de 15 chez les garçons, entre septembre et décembre 2023. L’initiative sera reconduite en 2025, a annoncé le gouvernement lors de la présentation du PLFS.
La comparaison internationale montre «que les programmes de vaccination en milieu scolaire sont les stratégies les plus efficaces pour atteindre un taux élevé de vaccination». Le succès de l’opération repose en grande partie sur la collaboration entre les secteurs de la santé et de l’éducation, sur un plan logistique mais également en termes de messages d’adhésion vaccinale. En outre, une campagne de communication adressée aux parents semble indispensable, la démarche a fait ses preuves dans les pays où la vaccination est réalisée à l’école (comme en Australie) ou en ville (comme au Danemark). La vaccination est par ailleurs obligatoire dans certains pays ou régions, en Lettonie pour les filles et dans certains Etats des Etats-Unis pour les filles et les garçons.