dans POLITIQUE DE SANTÉ

La Mutuelle Nationale des Hospitaliers (MNH) a dévoilé les résultats de son dernier Observatoire, réalisé avec Odoxa et la Chaire Santé de Sciences Po, consacré à la santé mentale des professionnels hospitaliers. Elle pointe plusieurs constats «préoccupants», dans un communiqué.

Ainsi, 35% des soignants se déclarent en mauvaise santé psychologique (contre 29% en 2024), soit 21 points d’écart avec l’ensemble des Français. Ils sont 56 % à déclarer ressentir fréquemment de l’anxiété, du stress, ou une charge mentale excessive en raison de leur travail. Ce chiffre atteint 58 % chez les infirmiers, 47 % chez les aides-soignants et 39 % chez les médecins. Par ailleurs, 39 % de ces professionnels ont déjà dû interrompre leur activité pour motif psychologique.

Or, ces difficultés psychologiques se répercutent sur le quotidien : 89 % des soignants constatent un impact sur la qualité de leur sommeil, 80 % des modifications dans leurs comportements alimentaires (grignotage, perte d’appétit, alimentation excessive) et 78 % des conséquences sur leur motivation à pratiquer une activité physique.

En outre, 4 sur 10 (39%) ont déjà été confrontés au burn-out, soit près de deux fois plus que les autres actifs (22%). Les causes sont variées mais apparaissent notamment liées au «manque de reconnaissance» (51% des professionnels), ou encore la «cadence de travail trop importante» (45%) .

Plus globalement, 35 % des soignants se disent insatisfaits de leur travail (en particulier les infirmiers et aides-soignants). En cause, une exposition forte au stress professionnel, notamment en lien avec une charge de travail trop importante (75%), ou une quantité de travail si importante qu’elle ne permet pas de «tout faire convenablement» (59%). La confrontation à des situations violentes au travail est également forte (54%), avec des taux atteignant 66 % chez les aides-soignants, contre 56 % chez les infirmiers et 38 % chez les médecins.

Pourtant, 83% de ces professionnels estiment ne pas avoir été suffisamment formés à la gestion du stress pendant leurs études. En moyenne, 90 % pensent que développer les compétences psychosociales permettrait d’améliorer leur bien-être au travail, mais aussi de réduire l’absentéisme, mieux gérer la violence au travail, et renforcer la qualité de la relation avec les patients. Dès lors, «il est donc indispensable d’accompagner les futurs soignants avec des programmes de formation initiale, afin de répondre efficacement à une situation qui ne peut plus être ignorée», souligne la MNH.


Photo : Freepik
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